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Helmuth Rilling sort Athalia de Mendelssohn de l’oubli

Dans l'ombre de la musique de scène du Songe d'une Nuit d'été et sans atteindre son degré de génie, Athalia reste néanmoins une œuvre profonde et personnelle de qui avait d'évidentes affinités avec ce genre musical aussi riche que difficile.

Sur un argument librement adapté de Racine, lui-même inspiré par un récit biblique, l'histoire d'Athlalia est d'abord confiée au dialoguiste, ce qui rend l'ouvrage relativement indigeste pour les mélomanes peu familiers de la langue de Gœthe.

Reste donc la musique ou plutôt son interprétation. Variée, mélodieuse en un mot conforme aux canons mendelssohnniens, la partition d'Athalia ne réserve par ailleurs aucune surprise de taille et met en scène un chœur, des solistes et un orchestre romantique. L'interprétation de captée en direct à Stuttgart assume les partis pris solides et traditionnels du chef allemand dont l'enthousiasme reste intact dès qu'il s'agit d'exhumer des partitions méconnues ou oubliées.

Un excellent équilibre chœur orchestre rehaussé par des tempi modérés met en valeur le bon orchestre de la radio de Stuttgart dirigé ici de manière traditionnelle (alors que les musiciens sont habitués aux excentricités de leur chef Norrington).

Les références discographiques ne sont pas légion et permettent difficilement la comparaison, on notera cependant l¹intégrale concurrente signée Christoph Spering chez JPC et quelques extraits disponibles jadis sous la baguette de Christoph von Dohnányi chez Decca.

Une pièce à verser au dossier Mendelssohn à coté des oratorios Elias et Paulus dont nous redécouvrons la grandeur. Le travail sérieux de Rilling plaide en faveur de l'entreprise. Une œuvre à découvrir, on rêverait de la voir reprise par Philippe Herreweghe dont l'affinité avec l'univers de Mendelssohn est patente.

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