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Clara Schumann par Stefania Rinaldi

On connaît l'importance historique de , compagne et inspiratrice du génial Robert, pianiste virtuose exceptionnelle et amie indéfectible du grand Brahms. Par contre, on connaît beaucoup moins bien sa carrière de compositrice. Bien sûr, elle laisse un catalogue assez restreint mais de qualité quand même. Sans atteindre les sommets régulièrement fréquentés par les deux créateurs cités, elle s'avère suffisamment capable et douée pour confier quelques œuvres à la postérité. Par ailleurs on sait que son futur mari s'inspira d'un certain nombre des airs et motifs contenus dans ses recueils de lieder.

Clara composa son concerto pour piano et orchestre en la mineur opus 7 en 1835 soit bien avant celui de (1841-1845) dans la même tonalité et plus encore avant le célébrissime concerto, lui aussi en la mineur (1868) du norvégien Edvard Grieg. L'œuvre en trois mouvements se ressent de l'influence de Félix Mendelssohn (qui créa l'œuvre en sa compagnie à Leipzig en novembre 1835) et de Frédéric Chopin, tout en abritant un langage raffiné (Allegro maestoso initial), délicat (second mouvement, Romanze : Andante non troppo con grazia avec son long solo apaisé de piano et son beau dialogue éthéré confié à un violoncelle rêveur, ici proche de la manière de Brahms). L'Allegro non troppo -Allegro molto qui termine le concerto propose à l'instrument soliste des séries d'octaves que Clara appréciait particulièrement. Le trio avec piano en sol mineur composé en 1847, par son esprit se rapproche du style de . Moins spontané mais formellement plus solide que l'opus 7, il représente un des sommets de la production de . Pour défendre ce répertoire agréable et bien structuré le pianiste s'impose par son jeu précis et souple, sa musicalité et son apparente aisance. Ses collègues du Sinfonietta Alma Mahler placé sous la baguette de engagent avec lui un dialogue bien romantique, propre à nous propulser sans effort dans cette époque lointaine et encore vénérée par d'innombrables mélomanes. Nicolosi joue aussi le Trio avec deux comparses comme lui soucieux de rendre vie et souffle à une pièce traditionnelle, solide et en somme inusable. Une référence soignée et obligée, à adjoindre au romantisme germanique.

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