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Un « best of » du Concert Spirituel

Purcell ou la Fête à l'Opéra

Pour le premier concert de sa résidence à Montpellier, après la version scénique de Callirhoé. consacre son programme à Purcell et veut montrer les emprunts et influences qui s'exercent entre les pays européens au XVIIème siècle. S'il intitule son concert Purcell ou La Fête à l'Opéra, c'est en raison du choix précis d'un programme qui fait la part belle aux scènes festives : scènes de beuverie, complot des sorcières contre les humains, séductions des sirènes, etc. Là s'exprime en effet la virtuosité de Purcell dans la variété prodigieuse des timbres de sa musique vocale et instrumentale.

Entre deux extraits raconte, drôle, didactique, donne des explications musicologiques sur ce répertoire qu'il souhaite faire découvrir et se moque gentiment des livrets mièvres ou terriblement datés sur lesquels s'appuie souvent la musique baroque.

en grande forme et en petit comité présente en « best of », un aperçu de son répertoire. Tout avait commencé de la façon la plus sérieuse qui soit… des airs, en version de concert. Mais il n'y aura pas de chanteurs sages et raides derrière leurs pupitres ce soir.

est pleinement à l'aise dans le répertoire baroque et comme dans Callirhoé séduit le public montpelliérain par sa voix chaude et colorée. Avec Sandrine Rondot, elles vocalisent sans peine et offrent en particulier un joyeux air des sirènes qui tentent de séduire le roi Arthur (Le « Two daughters of this aged are we » de l'acte IV). Superbe, peut-être un peu rapide par rapport à ce que l'on a l'habitude d'entendre dans ce passage de King Arthur, mais tellement roboratif ! L'alchimie entre les deux voix de sopranos est excellente. Visiblement, les chanteurs se régalent à donner ce récital peu commun. La version de concert ferait presque place à une mise en scène : le chef dit arbitrer un match des chanteurs contre les chanteuses et tous suivent, enthousiastes, l'idée d'. Le contre-ténor doit s'échauffer un peu en chantant une allégorie de l'été (Fairy Queen) avant de s'épanouir dans le superbe chorus in the manner of an echo (Dido & Aeneas) ou dans l'air des Nymphes et Sylvains (King Arthur) où il rivalise avec les sopranos. Ses compères ténor et basse sont également très bons et tous trois interprètent un superbe echo, malgré les dires ou plutôt les mimiques moqueuses que leurs font les deux sopranos.

Le petit orchestre n'est pas en reste : aux extraits chantés des célèbres Didon et Enée, Fairy Queen et King Arthur il ajoute l'ouverture, des danses et des airs de Abdelazer. Il présente un petit condensé du savoir-faire du Concert Spirituel, formation qui a à son actif une vingtaine d'années de travail sur la musique baroque avec instruments anciens. On admire le premier violon aérien d', le violoncelle jovial, joliment désinvolte de Tormod Dalen et l'Opéra de Montpellier semble prendre plaisir à s'accoutumer au son des théorbes.

Crédit photographique : – Photo (c) DR

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