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Respighi et Strauss par le grand Rudolf Kempe

Le legs discographique de est quantitativement assez faible par rapport à son immense répertoire qui comptait près de 700 partitions. Dès lors toute édition d'enregistrements inédits ou rares est la bienvenue. Le label Scribendum est tombé sur quelques pépites que l'on est heureux de retrouver disponibles : les faces Reader's Digest et Chesky que le chef allemand grava lors de son passage à la tête du de Londres.

fut un grand serviteur de dont il enregistra une anthologie symphonique (EMI) qui reste une immense référence. Enregistré en 1964, cette version de Don Juan ne cède en rien au prestigieux coffret EMI. L'engagement, le ton héroïque, la finesse de cette direction qui refuse tout effet facile et vulgaire composent une interprétation au dramatisme superbe. Les Pins de Rome de Respighi sont une curiosité dans la discographie du chef. Cet univers si latin, lui réussit pourtant pleinement. À l'inverse d'Evgueni Svetlanov qui se livre à toutes les exagérations sonores (lire ici la chronique de cet enregistrement), le chef favorise la clarté des textures et l'équilibre entre les lignes. Cette vision d'une grande subtilité et d'une grande cohérence n'oublie pas la puissance et l'impact. Ainsi les Pins de la voie Appia sont menés assez rapidement alors que l'orchestre s'affirme puissamment. Cet enregistrement inattendu s'impose au sommet de la discographie.

La Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák était l'une des partitions fétiches du chef d'orchestre qui en laissa trois enregistrements studios et un concert public. En dépit des qualités éternelles de la patte de  : logique de la progression et clarté entre les parties, cette version peine à s'imposer. Face aux autres orchestres de Kempe dans cette œuvre : le Philharmonique de Berlin (Testament) et l'orchestre de la BBC (BBC legends), le Royal Philharmonic ne se fatigue pas trop et ses cuivres bien vulgaires et braillards gâchent le plaisir de l'écoute. Certains moments de l'interprétation sont très réussis comme le dialogue entre les vents des deuxièmes et troisièmes mouvements, mais le chef peine à unifier les transitions entre les thèmes et l'on n'évite pas certains emballements surtout dans le final.

En dépit d'une symphonie n°9 de Dvořák limitée, les admirateurs de Rudolf Kempe ne peuvent pas faire l'impasse sur ce disque.

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