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José Carreras, the Vienna comeback : fuyez !

Chacun se souvient de la célèbre phrase de  : « Je préfère vivre 10 ans comme un lion que 20 comme un mouton ». Hélas, ce récital de 1988 se situe après les « années-lion », celles où il faut payer ses incartades vocales.

Après les années-maladie aussi, pendant lesquelles le ténor s'est battu contre la leucémie, qui a forcément laissé des traces. Cette captation est d'ailleurs précisément celle de son retour sur scène, guéri. Et si l'on comprend parfaitement que des milliers de fan, heureux et émus de retrouver leur idole après une si longue absence, lui fassent une longue ovation debout, il n'est pas certain que, 18 ans plus tard, la réédition de cette vidéo se justifie.

Bien sûr, en 1988, il reste à à devenir un des médiatiques « trois ténors », événement bien plus lucratif qu'artistique, mais déjà la voix est forcée, et le timbre a perdu toute sa beauté d'antan. Et il faut bien avouer avec le recul que, comparé à celui de Placido Domingo ou Luciano Pavarotti, le style du catalan ne marquera pas les mémoires, tourné vers le passage en force, l'absence de nuance, de prononciation, le beuglement, terriblement daté années 50, par comparaison avec d'autres ténors qui eux, avaient plus de moyens.

entame son récital de comeback avec des mélodies françaises dans lesquelles il se fourvoie terriblement, la voix est poussée, braillée, la diction incompréhensible et pâteuse. Une véritable torture. Suivent des mélodies de compositeurs espagnols et mexicains chantées de façon identique, puis des airs de Puccini, qui en a composé bien peu. On pense que le ténor, en terrain connu, va s'améliorer, il n'en est rien. Tout est braillé, débraillé, en bouillie. Les sonnets de Pétrarque sur une musique de Franz Liszt sont interminables, et on avoue avoir arrêté en plein milieu des Tosti, sans écouter les bis.

A réserver aux inconditionnels.

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