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Jun Märkl et Marie Chouinard au top

Les concerts d'ouverture réservent toujours des surprises à leurs invités. Un auditorium archi-comble et complètement enfumé nous empêchait presque de trouver notre place.

Un couplage Debussy-Stravinsky assez insolite -joué avec ballet- nous attendait dans une salle noire type opéra, les pupitres des musiciens étant très légèrement éclairés. , quant à lui dirigeant dans l'obscurité quasi totale.

Une danseuse au look bestial, vêtue très légèrement, entra sur scène pour le prélude, haletant et poussant des gémissements maladifs. Les réactions dans le public ne se firent attendre. On entendit des « Qu'est ce que c'est que ça ? » suivis de « Chut » répétitifs avant qu'enfin règne le silence. Il n'y a vraiment rien de surprenant dans la mise en scène quand on connaît , réputée pour des chorégraphies assez glaçantes et provocantes.

Le jeu des lumières vraiment intéressant, faisant apparaître et disparaître des cônes lumineux, montrait le faune complètement perdu dans sa quête de lumière, souffrant de sa basse condition animale et parfaitement interprété par la soliste qui joue à merveille l'impuissance de la Bête face à la Nature : des mouvements très amples, précis, parfois courts et violents, mais toujours remarquables dans leur exécution.

Pour le sacre, choisit une dizaine de danseurs de sa compagnie dans une chorégraphie toujours exotique : costumes simples et identiques, mêmes gestes pour les danseurs… Un jeu de scène exceptionnel de virtuosité dans des exercices physiques on ne peut plus ardus. Märkl, à son habitude, nous dévoile un orchestre irréprochable, d'une infinie finesse dans les passages dramatiques, que ce soit dans le prélude ou dans le sacre.

Les applaudissements finals y sont, malgré une certaine gène perceptible dans le public. Les spécialistes ont adoré, les néophytes préfèrent sans doute les interprétations plus classiques. Mais quel art !

Crédit photographique : © DR

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