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Le piano de Bartók bien martelé selon Edith Farnadi

On ne compte pas moins de huit cents ! pièces pour piano de . A ce titre il reste un créateur pas forcément bien connu même si son œuvre fut mieux accueillie en France que dans son propre pays. Compositeur prolixe dont Pierre Citron dans son Bartók (1963) évoque la technique pianistique de la sorte : « La force de son jeu n'est pas dans le poids d'une main qui frappe les notes de haut mais dans un martèlement au ras du clavier, le bras rigide, le poignet et les doigts d'acier. Son mérite essentiel n'est pas dans la couleur mais dans la pureté du style et le relief des plans sonores. Cette luminosité des plans séparés se retrouve chez Bartók créateur, dans cette écriture polytonale où souvent les tonalités ne se fondent pas mais se croisent et se combattent sans se mêler, en un contrepoint d'harmonies ».

Ici, trois œuvres du compositeur enregistrées dix ans après sa mort. Le label Urania est parfois critiqué mais offre en tout cas une bonne occasion de réécouter Edith Farnadi, légendaire pianiste trop tôt disparue en 1973 (la notice Urania titrant malencontreusement « Fernadi », erreur corrigée dans le reste du document). Le CD s'ouvre avec deux concertos pour piano comme deux offrandes pour cet instrument. Là (piano concerto n° 2), le piano est vif à la limite de se faire abrupt et dispute aux cuivres le ton triomphal. Dans le concerto n° 3, le piano est plus mélodique et évocateur pour devenir quasi romantique ; en tout cas toujours très vivace.

Avec la troisième partie (music for strings, percussion & celesta) il y va encore d'une musique vive et entreprenante, un brin audacieuse. De ce chef d'œuvre de 1936 est à retenir particulièrement le troisième mouvement, Adagio lumineux, cristallin. A découvrir après la version donnée par Karajan !

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