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Walter Hilgers du tuba à l’orchestre

Peu jouée en dehors des pays anglo-saxons, la musique de commence à sortir un peu de ses limites culturelles. En Belgique et en France on retrouve cette saison différentes de ses pièces au programme des concerts, et ce disque d'un label allemand témoigne d'un certain intérêt germanique pour cette musique. Ce programme s'articule autour du tubiste virtuose et chef d'orchestre occasionnel qui s'offre ainsi un enregistrement de l'unique cheval de bataille pour son instrument. Composé en 1954 alors que le compositeur s'intéressait aux sonorités de certains instruments assez « exotiques » dans la musique symphonique (saxophone, batterie et même harmonica), cette pièce d'une grosse douzaine de minutes est plus lyrique que virtuose, mais elle explore plutôt bien les possibilités mélodiques d'un instrument souvent réduit à la caricature. Le son rond et chaleureux du soliste rend parfaitement cet esprit en dépit d'un orchestre plus scolaire qu'inspiré.

Le reste du programme est consacré aux très brèves Sea Songs et surtout à la Symphonie n°5, l'une des œuvres emblématiques du compositeur. Sans démériter, cette interprétation, peu aidée par un orchestre propre mais assez revêche, peinera à s'imposer dans un contexte discographique essentiellement anglais mais superlatif. Il manque à cette version, le vécu et la force qui caractérisent les célèbres disques d'Adrian Boult (Decca et EMI), Bernard Haitink (EMI), André Previn (RCA), John Barbirolli (Dutton) et Kees Bakels (Naxos).

Un joli disque, servi par une belle prise de son, mais dont on cerne mal la pertinence. Pourquoi ne pas avoir enregistré un tel soliste dans d'autres pièces concertantes ?

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