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Hommage à Béla Bartók

Les hommages de et de à sont évidents, avec pour le premier des citations de la Musique pour cordes, percussions et célesta, et pour le second un hommage au Quatuor à cordes n°4 du compositeur hongrois. , quant à lui, s'est remémoré les chants et danses du Limousin en écho aux recherches de Bartók sur les mélodies populaires d'Europe Centrale.

Chez , la ressemblance avec l'œuvre de Bartók est parfois telle qu'on est surpris d'entendre certains passages qui ne sont pas dans le style du compositeur hongrois … La pièce de , en jouant sur les modes hongrois, sème elle aussi parfois le trouble, surtout qu'elle est placée entre les deux séries des Duos pour violons de Bartók. D'une écriture virtuose, elle explore toutes les facettes du jeu violonistique. Il y a une telle osmose entre les deux musiciens que la pièce semble écrite pour un seul instrumentiste. L'œuvre de est sûrement la plus personnelle des trois hommages. Elle utilise certes certains procédés d'écriture chers à Bartók (« pizzicato Bartók », mètre irrégulier, folklore) dans son introduction mais de nombreux passages, en particulier le magnifique Cantique, laissent se refléter la personnalité de . Là aussi, saluons l'interprétation des deux musiciens qui exécutent cette pièce très virtuose avec brio et un grand sens des contrastes, des couleurs et des phrasés.

Les 44 Duos pour violons sont à l'origine une méthode pour le violon commandée à Bartók par le pédagogue allemand Erich Dolfein, ce qui explique la grande variabilité de difficulté des pièces, de la plus aisée à celle demandant un niveau quasi professionnel. Ici, les Duos ne sont pas jouées dans l'ordre progressif, conformément au souhait du compositeur, qui demandait aux interprètes de réorganiser les pièces selon une logique plus musicale lors d'une exécution en concert. et François Payet-Labonne, beaucoup plus virtuoses que débutants, exécutent ces petites pièces pleines de charme, d'entrain et d'humour, parfois aussi tristes et nostalgiques, avec une maîtrise, un savoir-faire et un sens des couleurs dans l'exacte nuance : ni trop scolairement ni de façon trop fantaisiste.

Un disque hautement recommandable donc pour tous les amateurs de Bartók ou de violon, qui montre l'influence importante du compositeur hongrois sur les créateurs contemporains, son sens de la pédagogie ainsi que sa passion pour les chants et danses populaires de Hongrie et d'ailleurs.

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