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Quintette cercle de Boris Charmatz : Fantaisie en bleu

livre avec Quintette cercle une courte et étrange fantaisie chorégraphique.

Après l'expérimental Régi, avec et autour de la figure de Raimund Hogue, il y retrouve le plaisir de danser aux côtés de ses quatre interprètes. On se souvient en 2002 d'Héâtre-élévision, spectacle télévisé diffusé dans ce même Centre Georges Pompidou à l'attention d'un seul spectateur par séance. Une aventure sensorielle pour le public, concentré sur les mouvements captés par la caméra, et pour les danseurs, qui avaient dû se résoudre à voir leur danse découpée par tranche. La danse d‘Héâtre-élévision est aujourd'hui donnée en version « live », sur un plateau dont la dimension est volontairement réduite par un grill cubique qui descend des cintres. Au fond de la scène, en écho à l'espace réduit du téléviseur, un cube noir aux murs brillants abrite les danseurs comme dans une grotte.

La forte présence des interprètes, leur évident plaisir d'être sur scène, a un effet euphorisant pour le spectateur. , tout droit sorti d'un épisode des Brigades du Tigre, sourire ravageur et musculature lisse, sait admirablement faire sortir chez chacun de ses danseurs la graine de folie qu'ils portent en eux. Il choisit de le faire à travers les corps moulés d'académiques bleus dans les deux premières séquences du spectacle, puis à travers une partition fredonnée-chantée en cercle, autour d'une ampoule allumée. La danse n'en est pourtant pas absente, puisque chaque danseur qui s'éloigne du cercle livre sa propre partition corporelle, en harmonie avec la musique.

Incantatoire, le spectacle peut alors prendre les couleurs de la transe, lorsqu'il s'arrête net au bout de 35 minutes, jouant avec la frustration du spectateur. Il est si rare de souhaiter qu'une pièce dure plus longtemps !

Crédit photographique : © Agathe Poupeney

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