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Récital sacré de Thomas Quasthoff

Voilà un album qui ravira les fans de , baryton à renommée internationale qu'on ne présente plus… Le chanteur a lui-même choisi la programmation de ce disque pour nous offrir une interprétation chaleureuse de quelque uns de ses chants religieux préférés, extraits d'oratorios de Bach, Haendel, Haydn et Mendelssohn. Un disque qui sort donc un peu de l'ordinaire car il s'agit d'une compilation qui met en valeur à la fois une voix et l'heureux destin d'un chanteur exceptionnel.

Bien que ne soit pas religieux, il explique son choix par une déclaration de foi avant tout musicale : « la musique est ma religion, pour comprendre le message de ces airs religieux je n'ai pas besoin de partager le système de croyance du compositeur ». Ce qu'il cherche à privilégier, ce sont les couleurs, l'expression et la beauté, tout en reconnaissant que l'essentiel est à chercher dans la symbiose entre texte et musique.

Bach est d'abord à l'honneur avec des extraits clés de son Oratorio de Noël et de ses deux Passions, Bach pour lequel a obtenu un Grammy Award avec un disque précédent. Haendel et son Messie nous offrent ensuite l'occasion d'entendre Quasthoff chanter en langue anglaise, ce qui ne semble pas lui réussir aussi bien que sa langue maternelle, même si le timbre doux et feutré de sa voix de baryton fait toujours des merveilles. La grâce et l'allégresse des extraits des Saisons de Haydn contrastent avec le ton plus dramatique de l'extrait de la Création qui suit, mais la tiède intensité de la voix de Quasthoff, la clarté et la subtilité de ses articulations sont toujours merveilleusement bien adaptées. Mais c'est peut-être Mendelssohn qui sert le mieux la beauté de la voix du chanteur dans deux extraits magnifiques de l'oratorio Elias, notamment le fameux air « Es ist genug » qui offre à entendre un dialogue inoubliable entre le chanteur et le violoncelle. Enfin en guise de bonus, Quasthoff récompense ses auditeurs par un très bel air traditionnel « Swing Low, Sweet Chariot », dans lequel est révélé tout le velouté de son timbre de voix, mais avouons que c'est une curieuse façon de conclure le disque par rapport à ce qui précède.

La soutient merveilleusement bien Quasthoff tout au long de ce disque, dans des airs sacrés tirés de leur contexte originel et par conséquent quelque peu dénaturés, mais tolérance oblige, la finalité du disque est de mettre à l'honneur un chanteur avant tout, et quel chanteur…

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