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Un Tchaïkovsky pétillant comme du champagne

Présentées dans l'ordre inverse de leurs dates de composition, ces œuvres célébrissimes données dans leur intégralité et qu'il n'est plus nécessaire de commenter sont particulièrement bienvenues en ces temps de fêtes de fin d'année qu'elles accompagneront idéalement : avec certains opéras de Rimski-Korsakov, elles évoquent à merveille la féerie souvent associée au monde de l'enfance et à la nostalgie du paradis perdu.

Ces trois ballets bénéficient d'une interprétation exceptionnelle de et du de Londres dans ses tout grands jours. (1923–2003) et Richard Bonynge ont été les meilleurs spécialistes de leur temps de la musique de ballet, succédant à Robert Irving et Anatole Fistoulari dans ce domaine. Également compositeur (Les Contes de Beatrix Potter, 1971), Lanchbery n'est peut-être pas une star médiatisée, mais qu'il suffise de dire qu'il fut le chef choisi pour la production filmée du Lac des cygnes réunissant les légendaires Margot Fonteyn et Rudolf Noureev dans la célèbre chorégraphie pour l'Opéra d'État de Vienne. Lanchbery fut également à la base du seul enregistrement du ballet intégral Les Deux Pigeons d'André Messager (EMI « Classics for Pleasure » 5861782), sans compter des réhabilitations de La Fille Mal Gardée de Ferdinand Hérold, de Don Quichotte et de La Bayadère de Léon Minkus.

La précision, la chaleur et la féerie, la « dansabilité » et la lisibilité des interprétations de en font des versions de référence d'autant plus précieuses qu'il s'agit d'une série vraiment économique : ces enregistrements de 1982, initialement réédités en 2002 par EMI en un album de 6 CDs « Classics for Pleasure » (5757592), sont l'objet de cette toute récente publication par EMI France qui a l'avantage de ne tenir que sur 5 CDs extrêmement bien remplis, au prix néanmoins – c'est le seul regret – de l'omission de quelques numéros (les n°18 [acte 2], 27 et 29 [acte 3] de La Belle au bois dormant ; n°10 et 14 [acte 2] du Lac des cygnes. Une petite et curieuse compensation à ces coupures – qui, précisons-le encore, ne sont pas la volonté du chef d'orchestre – provient de John Lanchbery lui-même qui a incorporé dans son Casse-noisette plus qu'intégral, parmi les célèbres danses du Divertissement de l'acte 2, une orchestration de son cru d'une Gigue d'une quarantaine de secondes dont nous n'avons pas pu trouver trace dans le catalogue des œuvres de Tchaïkovsky. Cette petite Gigue (danse anglaise) est insérée entre les célébrissimes Thé (danse chinoise) et Trepak (danse russe).

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