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Plongée dans le monde sonore de Franck et Chausson

On ne sort pas indemne d'une plongée dans un monde sonore et particulièrement dans celui de la Symphonie en ré mineur de , et cela depuis la date de sa création aux Concerts du Conservatoire de Paris en février 1889. Ainsi plusieurs générations de musiciens et d'auditeurs ont-elles pleinement réalisé la valeur et vécu l'impact de cette justement célèbre et originale symphonie au déroulement cyclique tout à fait innovant en France. Au-delà de certaines critiques virulentes initiales dues à l'étonnement de la nouveauté et à la résistance du conservatisme, force est de reconnaître le rôle de pivot musical historique qu'elle incarne sans faiblir posthumément. Par ailleurs, on ne compte plus le nombre d'enregistrements, sublimes ou acceptables, réalisés au service de l'innovante Symphonie en ré mineur.

Alors pourquoi un de plus ? Assurément, l' (fondé en 1918 par Ernest Ansermet) tout autant que le chef allemand (dont il est directeur artistique et musical depuis 2005) apportent une contribution de poids et offrent une belle invitation au voyage. On convie donc ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de se délecter de l'œuvre de d'acquérir cette version de première qualité. Invitation d'autant renouvelable que les mêmes artistes nous proposent une lecture de tout premier plan d'une autre symphonie française majeure de la fin du XIXe siècle, de quelques mois seulement postérieure à la précédente (1890), à savoir la Symphonie en si bémol op. 20 d', connu par ailleurs comme un des membres de la « bande à Franck ».

La partition remporta un succès mémorable lors de sa création salle Erard (Paris) en avril 1891, prélude encourageant à une carrière très honorable. Solidement structurée avec des développements mélodiques et une harmonie efficace sinon audacieuse, elle s'avère très attachante avec un troisième mouvement, Très Lent, d'une profondeur et d'une ferveur lyrique troublantes et fortement impressionnantes. On tient là une des plus fascinantes interprétations de l'œuvre de Chausson, plus vibrante et plus investie encore que les réussites indéniables que constituent, par exemple, les réalisations de Jérôme Kaltenbach (Orchestre symphonique et lyrique de Nancy, Naxos, 1996) ou encore de Michel Plasson (Orchestre du Capitole de Toulouse, EMI, 1978). Un produit supérieur et inaltérable à consommer avec délectation et itération.

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