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L’orchestre a pris la clé des champs

Un monologue de

Une mauvaise surprise attendait ce 18 mars les habitués du Théâtre Impérial de Compiègne, qui viennent enthousiastes et parfois de loin pour y entendre une partie du répertoire français du XIXe siècle injustement oubliée et dont se fait l'inlassable défenseur. Des deux reprises du répertoire du Théâtre Français de la Musique, aucune n'a su séduire.

En première partie de soirée, le T. F. M. donnait un spectacle entre opéra et théâtre : raconte l'Arlésienne. Alphonse Daudet a écrit une pièce de théâtre, pour laquelle Bizet a écrit une musique de scène. Ici, il ne s'agit plus de la pièce de Daudet mais d'un monologue écrit par Carrière d'après ladite pièce. Bon. Le programme de salle nous proposait une soirée alléchante : « Nous entendrons la version originale telle qu'elle a été composée et orchestrée par Bizet pour la création de la pièce de théâtre en 1871. Cette partition pour 27 musiciens avait totalement disparu ». Déception dans la salle au lever de rideau : de charmantes baffles diffusent une bande-son et, comme l'Arlésienne que l'on ne voit jamais, on cherche en vain l'orchestre à 27 musiciens. Pour le reste, le texte de est savoureux et on prend plaisir à écouter notre conteur qui sait comme personne trouver des accents méridionaux évocateurs et touchants.

La deuxième partie de soirée présentait la rarissime Education Manquée de Chabrier, déjà présentée dans ce théâtre en 2003 avec cette fois l'accompagnement orchestral d'origine – la représentation de ce jour étant fait au piano. Parfait dans son rôle de Milord dans Fra Diavolo d'Auber en novembre dernier sur la même scène, apparaît ce soir en méforme, pris au piège dans un rôle trop aigu pour lui. Il nasalise la moitié supérieure de la tessiture requise pour le personnage de Gontran. souffre des mêmes défauts qu'en 2003. La voix est aigrelette et barrée d'un large vibrato dans les aigus. Philippe Fourcade est heureusement là pour relever le niveau, dans un emploi qui lui convient. Le plateau médiocre ne saurait pourtant faire oublier la mise en scène de qui nous invite dans le monde du cinéma en noir et blanc. Générique à l'ancienne projeté durant l'ouverture et arrivée des époux rythmée par la succession lente des images des débuts du septième art, des choix efficaces et surtout beaucoup d'humour. On retient de plus le talent de au piano.

Crédit photographique : © DR

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