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Cyril Scott

est mort en 1970 mais son œuvre appartient amplement à l'aventure tonale et thématique des siècles passés. Lui, que d'aucuns dans une Angleterre conservatrice considéraient comme un douteux moderniste, a composé un corpus orchestral somme toute immédiatement agréable et aisé d'écoute. Sa musique connut de son vivant un succès certain au pays et en Allemagne avant de tomber dans l'oubli durant plusieurs décennies. L'exploration élargie et relativement récente des répertoires marginaux a profité à ce compositeur né en 1879 et largement influencé par la musique germanique. Sa renommée repose en grande partie sur ses nombreuses petites pièces pour piano très personnelles, aux saveurs parfois exotiques et également sur une centaine de mélodies. Et bien sûr, mais dans une moindre mesure, sur son maniement de l'orchestre matérialisé par trois symphonies, des concertos pour piano (deux), violon, violoncelle, clavecin, hautbois ainsi que des suites et des ouvertures… Le présent enregistrement proposé par Chandos nous invite à découvrir les Trois Danses symphoniques (1907), version révisée de la Symphonie n°2 datant, elle, de 1901-02, et dont le compositeur australien Percy Grainger a donné un arrangement apprécié pour deux pianos.

L'orchestration, opulente et colorée, demeure assez traditionnelle mais ne manque pas d'inspiration, basée sur une mélodie initiale séduisante et irradiant une expressivité romantique tout à fait authentique. Aubade (1905), créée à Birmingham en 1906 est dédiée au chef d'orchestre Landon Ronald, ami du compositeur. Scott malaxe, non sans sensualité, une pâte sonore souple et jaillissante, ressortant d'une conception traditionnelle nettement éloignée des rythmes primitifs nouveaux qui allaient apporter la gloire à Stravinsky et Bartók, par exemple. Le dirigé par soutient comme il convient le violoniste français dans un Concerto pour violon datant de 1925 et redécouvert pour l'occasion. Cette œuvre solide, rhapsodique et harmonieuse, suave et chaleureuse, offre de très belles pages tant au soliste qu'à l'orchestre tout en semblant imperméable aux courants esthétiques fusant de toutes parts à l'époque de son élaboration.

Une musique, certes académique, mais de grande qualité.

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