Transfuge de Media Ventures (l'entreprise de Hans Zimmer aujourd'hui connue sous le nom de Remote Control), le compositeur américain d'origine allemande Klaus Badelt est plus connu pour avoir composé la musique de blockbusters comme The Time Machine ou bien, plus récemment, le premier volet des Pirates des Caraïbes, œuvre en réalité collective, écrite en dix jours et qui, bien qu'efficace, fait plus souvent dans le mauvais goût que dans la subtilité.
On connaît beaucoup moins le Klaus Badelt «sensible». Dans Prémonition, comme son titre l'indique, une femme a le pressentiment que son mari va mourir. Atmosphère introspective et grave de circonstance ; Klaus Badelt a composé une musique globalement lente et contemplative (les morceaux atteignent souvent une durée de 7 à 10 minutes) pour orchestre et sons synthétiques, parfois ponctuée de déchaînements post-sériels (Something's Really Wrong), de déflagrations rythmiques dans le style Media Ventures ou de motifs répétés propres au minimalisme américain. Harmonies éthérées, rythmes doux et envoûtants mettent en valeur un thème très beau, présenté dès les premières mesures. Si cette partition ne se distingue aucunement de ce que l'on écrit d'habitude à Hollywood, elle révèle cependant une autre facette du compositeur. Quant à savoir si cela est suffisant pour justifier l'achat d'un disque, c'est à l'auditeur d'en juger…