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Mariss Jansons à l’emporte-pièce

Chefdirigent de l' depuis 2002, succède à une illustre lignée de chefs parmi lesquels Eugen Jochum, Rafael Kubelik, Colin Davis ou Lorin Maazel. Le Théâtre des Champs-Elysées est l'hôte régulier de l'institution qui chaque année enthousiasme le public parisien.

La gestuelle variée de , passant sans transition de la baguette à la main, alternant entre ampleur du geste et sobriété, sans se restreindre à une battue prosaïque de la mesure, en fait un chef passionnant à voir diriger. A entendre aussi. La dernière symphonie de Haydn était organique : conduit chaque phrase avec justesse, sans faux accent, ne brisant jamais les lignes directrices. L'écoute était confortable, la polyphonie jamais confuse permettant à l'auditeur de pénétrer les arcanes de l'œuvre.

Le Bruckner de Mariss Jansons est stratifié, évolue par paliers, le chef dégageant les fondations formelles de l'œuvre. Les cordes, peu présentes comparées à d'autres lectures de la symphonie, s'insèrent dans la masse orchestrale dont les nuances sont savamment dosées. Maîtrisant les tensions, empêchant de libérer intempestivement l'énergie contenue tout au long de la symphonie, Mariss Jansons permet des climax titanesques et salutaires. Les musiciens ne peuvent que suivre leur chef dont chaque respiration (qu'elle soit physique ou musicale) est imbriquée à l'œuvre elle-même. Ainsi, après un second mouvement d'une relative sobriété et un troisième aux accents épiques, les silences qui aèrent les quelques déclamations du finale étaient habités par une partie du public en apnée avec le chef.

De telles connivences sont rarissimes et le public, à juste titre, a manifesté son admiration pour les musiciens.

Crédit photographique : Mariss Jansons © Pittsburgh Symphony Orchestra

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