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Hommage mémorable à Henze avec la Symphonie n°8

La collection « 20th Century Portraits » du label Capriccio nous permet de découvrir d'intéressants chemins de traverse de la musique du siècle dernier avec entre autre Karl Amadeus Hartmann, Alfredo Casella ou Egon Wellesz, mais la firme frappe un très grand coup avec un disque Henze absolument mémorable.

Alors que son dernier opéra Phaedra vient juste d'être créé à Berlin et Bruxelles, ce disque reprend trois partitions dont deux relativement récentes du vieux maître allemand. Composé en 1966 pour le festival de Salzbourg, l'opéra les Bassarides d'après Euripide s'est imposé comme l'un des chefs d'œuvres lyrique de la seconde moitié du XXe siècle. Au cours des dernières années, on a pu en voir des productions à Paris, Amsterdam et un nouveau spectacle est attendu à Munich au printemps prochain. Près de quarante ans après la première, le chef d'orchestre Christoph von Dohnányi a demandé au compositeur d'en tirer une suite d'orchestre. La partition, ainsi créée, en 2005 est un condensé de l'acte III où les instruments ont pris la place des voix solistes.

Très lié au genre de la symphonie ( en a pour l'instant composé 10), le compositeur a placé sa Symphonie n°8 sous le signe de trois scènes du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. Créée en 1993 par le Boston Symphony Orchestra, la partition se caractérise par une grande finsse de ses traits et par la belle poésie de son instrumentation. Entre la suite des Bassarides et la symphonie, on découvre avec joie Nachtstücke und Arien qui fit scandale au festival de Darmstadt 1957. Furieux d'entendre une musique si voluptueuse, suggestive et éminemment romantique, Boulez, Stockhausen et Nono quittèrent la salle de la première avec ostentation. La partition en cinq mouvements se compose de deux airs pour soprano et orchestre, qui alternent avec trois nocturnes d'une grande beauté et d'une sidérante maîtrise de l'orchestration.

Grand connaisseur de Henze dont il a créé l'opéra L'Upupa und der Triumph der Sohnesliebe au festival de Salzbourg 2003, fait un sortilège à chaque note à la tête d'un Gürzenich Orchester de Cologne impérial de puissance et de justesse. De plus, la prise de son radiographique remplit l'espace et fait sonner avec éclat cette musique.

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