- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Gala de l’Opéra de Montréal 2007, place au chant

La salle du Grand Théâtre était pleine à craquer pour souligner ce Ve Gala, placé sous le signe de la qualité artistique. L'Opéra de Québec a offert un florilège d'airs et duos d'opéras interprétés par 13 chanteurs au grand plaisir des mélomanes. Un cadeau des Fêtes lyriques.

Point d'ouverture symphonique, toute la place était réservée au chant et à des artistes généreux qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Tous et toutes ont su capter l'intérêt des aficionados pendant la soirée. C'est avec l'air du Toréador, tiré de l'opéra Carmen de Georges Bizet que le baryton Gaétan Laperrière, un Escamillo de haute tenue, plein de fougue, a ouvert le feu et donné les couleurs festives au Gala. Par la suite, ce fut un feu roulant d'airs qui s'enchaînent, ne laissant que peu d'espace aux applaudissements pourtant nourris de la foule. Du côté des femmes, le soprano , – que nous avions déjà remarquée au Gala de l'Opéra de Montréal, – fut impressionnante dans l'Hymne à la lune de la Rusalka d'Antonin Dvorak.

Voix diamantée aux couleurs chatoyantes, un seul regret, nous aurions aimé l'entendre davantage. Les mêmes remarques pourraient s'appliquer à Carmen Solis, voix en excellente santé, tragédienne dans l'âme, belle présence sur scène dans le Pace, pace mio Dio, air tiré de la Forza del destino de Verdi. Il y a beaucoup d'intensité, de profondeur, de vécu chez cette femme, un autre coup de cœur de la soirée. Idem pour la mezzo-soprano dans Stride la vampa du Trovatore. Soulignons l'excellente prestation de , voix aux aigus bien appuyés dans Chi il bel sogno di Doretta de la Rondine, et dans le duo La ci darem la mano de Don Giovanni avec le baryton . a su émouvoir le public d'abord avec Stridono lassù tiré d'I Pagliacci de Leoncavallo et surtout dans le duo O soave fanciulla de la Bohème de Puccini, avec le ténor John Matz. Enfin, Marie-Josée Lord, reprit son excellente Liù, toujours fragile et victime d'un amour impossible, dans Tu che di gel de Turandot.

Le tableau féminin serait incomplet si nous passions sous silence l'exquise Marianne Lambert, soprano colorature, qui donna un insolent Mein Herr Marquis, plein de charme, d'une drôlerie contagieuse, tiré de Die Fledermaus de Johann Strauss.

Du côté des hommes, la soirée aurait été tout autre sans la grande générosité de . Il interpréta l'air célébrissime Nessun dorma de Turandot, la danza de Rossini, les duos Ah, Mimi, tu più non torni de la Bohème avec le baryton Theodore Baerg, remplaça au pied levé indisposé, dans le duo Au fond du temple saint des Pêcheurs de perles de Bizet avec . Quelle énergie, quelle belle présence, mais aussi quel humour avec ces clins d'œil complices au chef d'orchestre qui provoquèrent un fou rire généralisé dans la salle ! L'increvable ne cesse de nous étonner. Il interpréta pour le bonheur de tous, un Gesù Bambino d'une grande simplicité. Notons la participation active du chœur de l'Opéra de Québec, d'une justesse inouïe, d'une suavité exemplaire. Nous faisons référence, bien sûr, au Va pensiero du Nabucco de Verdi mais aussi à l'ensemble de sa participation tout au long de la soirée. Le chœur est placé sous la direction de Réal Toupin. Enfin, comme le veut la tradition, nous avons eu droit au Brindisi, un Libiamo à ne plus soif, tiré de La Traviata de Verdi. , aux commandes de l'Orchestre symphonique de Québec, a su faire ressortir la miraculeuse limpidité de l'orchestre.

(Visited 288 times, 1 visits today)