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Fin de l’intégrale Mahler de Pierre Boulez

Avec ce double album se clôt l'intégrale des symphonies de sous la direction de pour le label jaune. Commencé en 1996 à Vienne avec une somptueuse symphonie n°6, ce parcours se termine ici par cette interprétation de la gigantesque symphonie n°8. Longtemps resté en suspend pour des questions financières, cet enregistrement a été rendu possible par le festival Mahler proposé par les Festtage 2007 du Staatsoper Berlin co-dirigé par Daniel Baremboim et . Les sessions d'enregistrement prirent place en marge des concerts donnés à la Philharmonie de Berlin.

Enregistré sur une distance assez courte-on est ici loin des 20 ans de l'intégrale Rattle pour EMI-ce travail qui devrait vraisemblablement faire l'objet d'un coffret très prochainement, connaît d'immenses réussites comme les symphonies n°1, n°3, n°6 et n°9 mais aussi des déceptions comme les versions inabouties des symphonies n°2 et n°7.

Ce présent disque se situe dans la fourchette haute de ces interprétations. Boulez propose bien évidement une radiographie du tissu orchestral et un refus du spectaculaire gratuit. À ce titre le début de la seconde partie est fulgurant par la combinaison entre la progression du discours et l'attention portée aux détails. A contrario, le tout début de la pièce et le fameux « Veni, creator spiritus » introductif manquent de souffle. De son côté, l'orchestre de la n'a pas la perfection technique de Vienne, Amsterdam ou la froideur radicale de Chicago, mais ses couleurs automnales et un superlatif quatuor apportent des teintes chaudes à cette musique. Côté vocal, la distribution est flatteuse, homogène, cohérente et sans faiblesse, on relève ainsi des sopranos fines et vaillantes et un ténor de haut vol. Il en va de même pour des forces chorales à la belle cohésion, mais jamais brutales et envahissantes.

Donc dans l'absolu, les disques de Bernstein (DGG), Solti (Decca) et Rattle (EMI) restent prioritaires, mais cette belle version saura combler les passionnés de l'œuvre. En tous cas, on se situe bien au-delà de tentatives récentes comme Chailly (Decca), Abbado (DGG), Wit (Naxos) ou Nagano (Harmonia Mundi).

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