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Maurizio Pollini : Bach pour mathématiciens

Dans le cadre de l'imposante série « récitals » du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la scène fédérale belge accueillait . La foule des grands soirs se massait sur les rangs de la salle Henry Le Bœuf pour applaudir ce prince du clavier. Malheureusement, ce type de soirée draine toujours un large lot de mondains attirés par le prestige de l'affiche. Le Clavier bien tempéré de Bach n'étant pas la pièce la plus « médiatique », ni « digeste », l'amateur, tout comme l'artiste, durent déplorer de consternantes vagues de toux entre les préludes et fugues de la partition. Pollini fut même contraint de demander, par un signe de la main, une diminution de ces intempestives manifestations.

Bach, n'est pas le compositeur que l'on associe le plus naturellement au répertoire du pianiste italien, mais c'est oublier qu'il fréquente cette gigantesque partition depuis plus de 20 ans. Cependant, son parcours commence assez mal et la première demi-heure apparaît des plus précipitée avec un toucher souvent dur. Pourtant au fur et à mesure, l'artiste desserre l'étau et laisse poindre une émotion. Dans l'absolu, son travail s'avère hautement intelligent et construit avec une grande attention, mais on regrette un manque de rebond et de chaleur dans ce pianisme plus mathématique que sensoriel.

En seconde partie, les 12 préludes et fugues BVW 858 à BVW 869, sont mieux tenus par cette logique. La cohérence du discours est implacable, mais on attend toujours un moment où les sens décollent. Bien évidement, un grand succès public vient récompenser la prestation de Pollini que l'on sera heureux de retrouver dans quelques jours pour un second concert centré sur Luigi Nono.

Crédit photographique : © Marion Kalter

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