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Zeitung de Anne Teresa De Keersmaeker : de la difficulté de se renouveler

Après Paris, Bruxelles accueille la nouvelle production d', l'enfant prodige de la scène bruxelloise dans le cadre de la saison de danse du théâtre royal de La Monnaie.

En dépit d'une réduction quantitative de sa résidence sur la scène fédérale belge, ATDK possède encore un large soutien d'un public de fidèles qui accourut en masse pour voir ce nouvel opus qui était précédé d'un accueil critique des plus favorables.

Las, en dépit de quelques beautés, essentiellement à travers les lumières hyper travaillées de Jan Jois Lamers, ce spectacle trop long, plonge le spectateur dans une certaine léthargie. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cet échec. De Keersmaeker semble adorer la musique de Bach, Webern et Schœnberg, mais son imagination visiblement infinie semble gratuite. L'absence totale de cohésion et de lignes directrices dans ce Zeitung, n'est pas pour rien à la perte de repères temporels qui laisse l'esprit passablement mal à l'aise. De plus, le langage d'ATDK n'a pas particulièrement évolué. Malgré, quelques beaux passages dansés au sol, on s'amuse à repérer les multiples auto-citations de la chorégraphe : Rain, Love Supreme, Once, … Au rang des satisfactions, il faut ranger l'incroyable prestation du pianiste qui nous gratifie de beaux moments dans Bach et la réussite de certaines scènes solos.

En conclusion, ce spectacle très intellectuel, exigeant pour les sens (2h de Bach, Webern, Schœnberg comme support à la danse, c'est beaucoup) ne ravit que les inconditionnels de l'artiste. Amputé de près d'un gros tiers et retravaillé en profondeur ce spectacle pourrait tout de même nous toucher.

Crédit photographique : © Herman Sorgeloos

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