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Les Rêveries de Carl Philipp Emanuel Bach

Sur deux beaux clavicordes réalisés à partir de ceux de Christian Gottlob Hubert de 1785 et de Chritian Gottfried Friederici de 1773, invite l'auditeur à des rêveries musicales sous le double signe de et de Jean-Jacques Rousseau.

Du premier, elle offre évidemment un panorama d'œuvres aux caractères marqués. En témoignent le refrain du nostalgique Cantabile (Sonate für Kenner und Liebhaber n°3 Wq 55), empreint de chromatismes expressifs, ou l'énergique « Allegretto » de la Sonate en la mineur Wq 65/33.

Du second, elle retient la notion de « rêverie » présente dans le fameux ouvrage Rêveries du Promeneur solitaire dont Dominique Perrin cite de courts mais néanmoins nombreux passages dans son texte de présentation. Ce texte ainsi que les Confessions sont mises justement en parallèle avec des réflexions de dans son Essai sur la vraie manière de jouer des instruments à clavier.

Une liberté dans l'interprétation, principalement dans l'appréhension du rythme, de l'agogique est manifeste, comme, par exemple, dans la Fantaisie en fa Majeur Wq 59 ou encore dans la Fantaisie en sib majeur Wq 61. D'ailleurs, il ressort une facilité presqu'improvisée dans la manière de jouer de  : aucun ornement forcé, aucune précipitation dans les traits. Tout est bien pensé, senti, sans pour autant que l'auditeur ressente une impression de rigueur trop oppressante.

Le clavicorde est un instrument à la sonorité intimiste, confidentielle. Il est peu pratiqué et donc peu connu du public. C'était pourtant l'instrument préféré de . Avec ses « Rêveries pour Connaisseurs et Amateurs », leur rend un hommage sensible, intelligent, en un mot réussi à tous les deux.

A découvrir absolument.

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