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Maurizio Pollini sublime Mozart

Alors que certains récents concerts semblaient témoigner d'une baisse de forme du virtuose italien, on est heureux de retrouver au meilleur de son inspiration dans ces concertos pour piano de Mozart. Tout comme les sonates de Beethoven, les concertos pour piano et orchestre de Mozart sont au cœur de la démarche discographique actuelle du pianiste. Cet album est ainsi le second que l'artiste consacre aux pièces concertantes de l'enfant de Salzbourg.

Dirigeant du piano la philharmonie de Vienne, le musicien est en terrain très connu. Car il fréquente Mozart en compagnie des philharmonistes de Vienne depuis plus de 30 ans ! En effet, un premier disque de concertos était paru en 1976 sous la direction de Karl Böhm. D'emblée, le grain sonore particulier de l' fait son effet : l'introduction du concerto n°24 est ainsi un modèle de musicalité et d'écoute mutuelle avec des pupitres de vents fruités et galbés alors que le sens du phrasé est confondant de naturel. Cependant à l'époque des interprétations revigorées des tandems Piotr Anderszewski/orchestre de Chambre écossais (Virgin) ou Leif Ove Andsnes/Norwegian Chamber Orchestra (EMI), autant de luxe sonore pourra paraître un peu vain ou déplacé.

Le Concerto n°12 est bien mené et progresse avec aisance et subtilité, mais certains passages apparaissent un peu trop automatiques dans leur maîtrise. Il en va tout autrement d'un Concerto n°24 absolument miraculeux et véritablement opératique dans les doutes et les angoisses soulevées par le pianiste. Touché par la grâce, l' abandonne la roue libre pour hisser son accompagnement vers les sommets.

La prise de son de concert restitue l'ampleur sonore de l'orchestre et la plénitude du toucher pianistique. Malgré quelques réticences envers l'interprétation du Concerto n°12, il s'agit indéniablement d'un grand disque.

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