Bien sur l'ensemble Laborintus ne pouvait pas deviner que leur album Tierkreis enregistré en 2005/06 deviendrait malencontreusement un hommage post-mortem à Karlheinz Stockhausen. Ce cycle basé sur les douze signes du Zodiaque est comme souvent chez ce compositeur à géométrie variable : boites à musique, instrument mélodique, petit groupe instrumental, … c'est la dernière configuration qui a été choisie. Tierkreis, dès sa conception, a été vivement critiqué, tant l'œuvre paraît naïve et simpliste après Formel, Gruppen ou Carré. Elle s'inscrit néanmoins dans les grands cycles de l'ultime période créatrice de Stockhausen, avec Licht, Sirius (inspiré directement de Tierkreis) ou Klang. Ultime référence à la série, chacune des douze pièces de Tierkreis est basée sur un degré de la gamme chromatique, en partant du la appliqué à Lion (pièce inaugurale du cycle et signe astrologique de Stockhausen).
Laborintus envisage Tierkreis comme un « happening » typique des années 70, avec textes divers et travail du son en studio entrecoupant les mouvements de l'œuvre. Malheureusement ça ne marche pas, l'auditeur se perd dans un dédale de paroles entremêlées et par conséquent en perd la signification. Tierkreis ainsi morcelé n'a plus valeur de cycle, on ne sait plus à l'écoute quelles sont les parties écrites des parties improvisées ou variées… Le résultat est un joyeux fouillis musical sans queue ni tête, avec du beau son, des idées inventives, mais aucune structure. Une expérience certainement probante dans l'instant éphémère du concert, mais qui perd toute substance une fois gravée.