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Pianoforte – psaltérion : un peu trop monocorde

Dans l'esprit du grand public, la famille des instruments à cordes frappées n'est généralement constituée que d'un seul instrument : le piano. Parfois, on lui adjoint le cymbalum, qui fonctionne de la même manière avec des marteaux, mais sans clavier, mais que l'on considère d'une manière parfois un peu hautaine comme n'étant uniquement capable que de jouer de la musique tsigane.

Historiquement, la situation a été tout autre et le piano n'a finalement constitué que le dernier maillon d'une chaîne d'instruments assez anciens. Parmi ceux-ci, il faut citer le dulcimer, également appelé psaltérion. Au début du XVIIIe siècle, un soliste exceptionnel du nom de marque tellement les esprits que l'instrument est désormais connu sous le nom de « pantalon ». Les compositeurs et les facteurs de clavecins s'y intéressent bien avant la mise au point officielle du pianoforte et les deux instruments cohabitent jusqu'au tout début du XIXe siècle.

Il n'était donc pas incongru de nous proposer un duo psaltérion–pianoforte et c'est qu'ont fait et . Le répertoire choisi est celui de la seconde moitié du XVIIIe siècle et les deux claviers jouent souvent ensemble avec la basse majoritairement dévolue au pianoforte tandis que la partie supérieure est très audible au psaltérion.

Nous sommes bien obligés de constater qu'en dépit de tous les efforts prodigués par les interprètes, une certaine monotonie se dégage de l'écoute de cet album. Le style galant dans tous ses états ne nous donne aucune surprise à entendre car il faut bien admettre que les œuvres jouées sont plutôt des pièces mineures. De plus, au point de vue strictement sonore, la résonance des cordes du psaltérion est au début intéressante par sa nouveauté mais finit rapidement par lasser et l'on prend alors beaucoup de plaisir à écouter une des pièces qui n'est jouée qu'au pianoforte. Cet album – comme objet insolite – intéressera les amateurs de curiosités mais sans plus, la matière musicale étant un tantinet trop faible.

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