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Mer et transfiguration ?

L' fait un retour au disque avec le premier volume d'une intégrale de l'œuvre orchestrale de .

Initiative intéressante et judicieuse car la seule « intégrale » quasi complète reste celle de Jean Martinon enregistrée dans les années 1970, avec l'orchestre de Paris, pour EMI.

Bien malheureusement, ce premier tome, consacré à quelques tubes s'avère très insuffisant dans un contexte discographique de haut vol. Le principal problème réside dans l'absence de tact « debussyste » du chef : aucune transparence, aucun mystère, aucune sensualité dans une direction à la barre de mesure. Dans La Mer, se plait à « straussiser » l'orchestration avec de larges aplats de cuivres totalement hors de propos ; dans Jeux, le chef n'a aucunes idées et peine à donner un sens à cette fresque symphonique ; quant aux Children's Corner, ils s'avèrent dénués de tout humour et ironie.

L'orchestre, livré à lui-même, fait ce qu'il peut ; les vents (les flûtes surtout) présentent de belles personnalités, mais le fondu des pupitres laisse plus d'une fois à désirer et les cordes se font aigres.

Retour aux grandes références : Boulez (Sony et DGG), Tilson Thomas (Sony), Munch (RCA), Abbado (DGG) et Martinon (EMI). Curieux disque car dans un contexte discographique atone pour les orchestres français (à quand remonte le dernier disque marquant des phalanges hexagonales ?), on doit bien constater que les meilleurs serviteurs actuels de la musique française se trouvent à l'étranger : l'orchestre philharmonique de Liège (divers labels) et son voisin luxembourgeois (Timpani). Sans compter les réussites exotiques à l'image du récent disque d'Indy d'un orchestre islandais (Chandos).

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