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Braley/Bartók à Bruxelles

Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, remplace Radu Lupu comme soliste dans le Concerto n°3 de . Moins sec et sauvage que les deux concertos précédents, le troisième est écrit l'année de sa mort, en 1945 ; plus féminin, diront certains, lorsque le compositeur hongrois dédie l'œuvre à son épouse ; le concerto résonne, clair et serein, d'une heureuse simplicité. Braley choisit d'étendre les phrases musicales sur un orchestre prudent à l'approche de la densité sonore de la partition. Le troisième mouvement découvre cette force immergée dans les instants précédents et révèle de brillants tuttis d'orchestre, un pianiste plus puissant. Le mouvement lent (qui fait tant penser au concerto en sol de Beethoven) s'étale délicatement entre chorals et chants d'oiseaux spontanément lumineux. La Fantaisie en ré mineur de Mozart conclut joliment le passage de en un rappel judicieux, effervescent.

En prélude à Bartók, la Cathédrale d'acier du compositeur belge  : une pièce aux larges sonorités, qui réfléchit l'esprit de gigantisme de l'exposition universelle de 1958. Inspirée par une peinture de Fernand Stevens représentant un édifice d'acier, construit sur les ruines d'une ancienne cathédrale, l'œuvre enchaîne les gestes musicaux contrastés, insufflant un esprit dramatique et volontairement extraverti. L'entame énergique d'un orchestre qui s'épanouit véritablement dans les Tableaux d'une exposition du compositeur russe Modest Moussorgsky. Initialement pensés pour le piano, les Tableaux sont un hommage à son ami, le peintre et architecte Victor Hartmann, en une série d'images musicales aux coloris changeants. Il imagine un «promeneur» imprégné par ces climats qui les assemble en une fresque monumentale. L' présente la célèbre orchestration réalisée par Maurice Ravel, adaptation claire et pleine d'imagination qui fait scintiller les timbres les plus divers, du saxophone au tuba, percussions, sombres cordes… Une œuvre aussi réjouissante à voir qu'à écouter, lorsque chaque pupitre ou soliste jaillit pour révéler sa couleur. Une œuvre qui, jusqu'à l'apothéose finale, dévoile la maîtrise de l'orchestre, la précision remarquable du travail de , directeur musical de l'ONB depuis septembre 2007. Le public fait un triomphe mérité à cette brillante conclusion qui augure un avenir prometteur à cette formation nationale et joyeusement unifiée…

Crédit photographique : © King Records

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