En cette période de commémoration internationale de la vie et de l'œuvre d'Olivier Messiaen (1908-1992), un des compositeurs contemporains les plus saillants au monde, il paraissait légitime et même souhaitable de faire le point sur un des aspects constitutifs de l'homme et de sa musique : son catholicisme, ardent et jubilatoire.
Le travail de présentation et de synthèse que requérait cet aspect majeur de Messiaen revient à Philippe Olivier. Disons-le d'emblée et sans tergiversations inutiles, c'est un ouvrage remarquable d'érudition, de synthèse et de proximité intime voire fusionnelle avec le sujet. Il nous semble inutile et vain de tenter un résumé de cet ouvrage que le lecteur de cette chronique invite à pénétrer intimement sans tarder. Ceux qui connaissent Messiaen, son œuvre, sa philosophie, au même titre que les béotiens de bonne volonté et de saine curiosité, approfondiront ou façonneront en eux-mêmes un pan majeur de ce créateur stylistiquement unique en son genre.
Cet ouvrage en complète très utilement deux autres, majeurs publiés chez Fayard. Celui de Harry Halbreich (1980) et celui de Peter Hell et Nigel Simeone (2008). Tous s'accordent à estimer que « toute l'œuvre de Messiaen est indissociable de la foi chrétienne. Elle a – cependant – été conçue pour tous », comme nous prévient très justement Philippe Olivier. Et de préciser fort à propos : « Messiaen a créé – en l'espace de six décennies – une œuvre multiforme proclamant en permanence sa foi ». Saisissons donc cette belle et élégante occasion pour décortiquer la démarche créatrice d'Olivier Messiaen qui un jour statua avec vitalité et aussi avec humilité : « Je suis né croyant. Je n'aurais peut-être rien composé si je n'avais pas eu cette grâce ».