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Alain Damiens : Musique d’aujourd’hui dans le 9.3

A l'initiative d', clarinette solo à l' et professeur émérite dans le 9. 3, le conservatoire d'Aubervilliers/La Courneuve proposait, ce dimanche 8 février, un concert d'œuvres du XXe et XXIe siècles convoquant essentiellement les instruments du Quatuor pour la fin du temps d' qui était donné en seconde partie.

Avec la complicité de Nicolas Dessenne réalisant une véritable performance puisqu'il ne quittera pratiquement pas son clavier de toute la soirée, sa collègue et violoniste Hélène Houzel joue les Quatre pièces op. 7 (1910) d', quatre instantanés dont les deux interprètes cisèlent avec finesse les contours fantasques. Plus raréfiée encore, l'écriture des Trois petites pièces pour violoncelle et piano op. 11 (1914) du même Viennois concentre «tout un bonheur dans un seul souffle». Florian Lauridon en détaille chaque figure avec un soin minutieux, sur le fond discret mais toujours présent du piano de Nicolas Dessenne.

Suivait une création mondiale, une commande faite par à , De cendres et d'encre pour clarinette et piano. Servie par deux interprètes d'exception, l'œuvre d'une intensité luminescente fit assurément l'événement de la soirée. Débutés dans un registre sombre, piano et clarinette s'épaulent dans leur tracé sinueux et vrillé de trilles scriabiniens pour gagner des régions plus claires que la clarinette colore de ses oscillations microtonales. Ourlée par le piano toujours solidaire – Nicolas Dessenne très investi -, la clarinette tend sa ligne pour culminer dans une lumière incandescente – «comme un cri» note le compositeur pour cette deuxième section – avant la longue désinence qui fait ployer les deux sonorités vers le grave. Telle une incantation sauvage scandée par les notes répétées du piano, l'assaut final propulse la clarinette virtuose – merveilleux – jusqu'à ses limites suraiguës, achevant seule cette quête obstinée et mystique vers la lumière. Fascinant !

Avant le Quatuor pour la fin du temps portant dans un même élan les quatre instrumentistes, Florian Lauridon refermait cette première partie de concert avec les trois strophes sur le nom de Sacher d' (1976), presque un «classique» du répertoire des violoncellistes dont l'interprète souligne tout à la fois la fermeté du geste instrumental et l'extrême raffinement des timbres.

Crédit photographique : A

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