- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Du romantisme allemand à Graciane Finzi

C'est une ouverture qui a introduit – en bonne logique – le concert de mardi soir centré autour du romantisme allemand. Le tissu arachnéen et mobile du Songe d'une nuit d'été s'est déployé avec grâce sous la main leste de l'énergique . Mais en dépit de la direction fraîche et alerte, en harmonie avec l'œuvre d'un Mendelssohn de 17 ans, certains passages manquent d'homogénéité.

La présence de mélodies de dans ce programme romantique aurait pu sembler incongrue, mais leur inspiration a pour source le romantisme allemand : les trois poèmes de Michel Schneider, intenses, laissent la parole à Schumann interné dans l'asile d'Endenich. La palette de sentiments exprimés se traduit par un effet de fresque décousue, un patchwork aux couleurs sombres. Le tissu des cordes, avec ses frottements, y est tantôt lyrique, tantôt oppressant. Depuis les appels «Endenich» jusqu'au au cri final «Clara», la douleur est lancinante, intermittente. Le baryton a défendu avec poésie et émotion ce monologue solitaire et ces pensées incohérentes. Du chanté au parlé, des éclats lyriques aux appels désespérés, il a su exprimer la tristesse latente de ce cycle.

Dans le Concerto pour basson de Weber qui achevait la première partie, on a pu retrouver la fraîcheur du premier Romantisme. L'association de et de la jeune bassoniste Fany Maselli fut une réussite : soutenues par l'orchestre, elles ont su rendre la profondeur légère, le lyrisme juvénile, chantant et souriant, de Weber à l'âge de 25 ans. Dans le rondo final, Fany Maselli a joué avec les effets humoristiques du timbre du basson. Quelques rires ont ponctué les sauts comiques du grave à l'aigu et les traits rapides ou dansants un peu maladroits pour cet instrument. On a souri, on s'est amusé, et le concerto a été salué par des applaudissements mérités. La deuxième partie du programme a laissé place à la musique de Schumann lui-même, avec la Symphonie n° 2. a fait ressortir dynamisme, ardeur, ainsi que lyrisme et noblesse dans l'Adagio, avec les phrasés amples et mélancoliques des vents, et un fugato tout en légèreté.

Crédit photographique : Joana Carneiro © IMG Artists

(Visited 352 times, 1 visits today)