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Do Animals Cry de Meg Stuart : Scènes de famille

Dans ce spectacle, qui commence comme une Auberge Espagnole sous Valium ®, la chorégraphe joue avec nonchalance des différences de ses interprètes, cinq garçons et filles de tous les horizons.

L'ambiance est neurasthénique dès le petit-déjeuner dans cette famille d'adultes cosmopolites. Même habillés, les relations entre eux ne semblent pas les rendre heureux et épanouis. Jusqu'au retour du fils prodigue qui descend de la croix les bras écartés. Même lui ne parvient pas à réveiller ces relations intra-familiales qui s'enlisent dans l'ennui d'un spectacle interminable. La musique de guimauve qui coule en nappes planantes ne fait rien non plus pour arranger les choses et donner un peu de tonus à la pièce.

Où est passée la radicalité des premières pièces de la chorégraphe américaine, qui avait stupéfié le public parisien en 1991 avec Disfigure Study et ses corps déformés ? Celle qui, lors de son dernier spectacle sur le monde de l'entertainment, It's not funny, contraignait le spectateur à se poser des questions pertinentes et impertinentes.

A l'orée de la deuxième heure de spectacle, quand la musique devient plus électro, les fulgurances gestuelles de certains des interprètes, très rock, laissent pourtant présager de ce que cette énergie aurait pu donner, bien utilisée sur l'ensemble du spectacle. On remarque notamment un extraordinaire danseur, grand et maigre, au physique christique, dans un solo très émouvant dont l'approche est la seule véritablement dansée.

Crédit photographique : Kotomi Nishiwaki © Gérald Koll

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