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D’Indy, l’exploration continue

Alors que Chandos est en train de construire une intégrale des œuvres symphoniques de , c'est au tour d'Hyperion, autre label britannique de grande classe, d'éditer une galette dédiée aux œuvres du compositeur français. À la tête du dynamique orchestre de la BBC Galloise, le chef montre, après un volume placé sous le signe de Florent Schmitt qu'il aime la musique française peu diffusée. Toutes ces équations se recoupent pour faire un beau disque qui interroge, encore et toujours, sur la timidité des phalanges françaises devant leur patrimoine.

Témoignant de la fascination de l'auteur pour l'Allemagne et sa culture, Wallenstein, est librement inspiré du drame de Friedrich Schiller. Composé entre 1870 et 1881, ce triptyque, créé en 1881 aux Concerts Lamoureux, narre un épisode de la Guerre de Trente Ans qui secoua l'Europe moderne par des affrontements religieux. Le Camp de Wallenstein ouvre la partition, peignant les armées victorieuses du général Wallenstein devant Magdebourg. Max et Thécla décrit les amours impossibles de la fille de Wallenstein et du fils d'un de ses officiers. En conclusion, la sombre Mort de Wallenstein offre un épilogue sombre à cette pièce. L'orchestration qui offre de superbes parties de cor (d'Indy pratiquait lui même l'instrument), montre une instrumentation riche avec de nombreuses références à l'univers de Wagner.

Le poème symphonique Saugefleurie, contemporain de la Symphonie cévenole (la moins méconnue des partitions de d'Indy), fut également donnée en création aux Concert Lamoureux en 1886. Le sujet, très conte de fée naïf, est prétexte à une musique narrative, raffinée et brillante avec, encore des réminiscences wagnériennes sans oublier des cors, encore conquérants qui mènent le drame.

Les brefs Choral Varié et Lied pour alto et orchestre sont de belles pièces aux couleurs ombragées mais orchestrées avec une grande science et une belle maitrise du fond et de la forme. L'altiste Lawrence Power est un fin musicien à défaut d'avoir la présence charismatique d'autres de ses confrères. L'orchestre de la BBC galloise est précis et discipliné même si ses timbres sont un peu secs et mats. La direction de fait preuve d'un sens narratif et dramatique foncièrement efficace.

Pour aborder d'Indy, on recommande plutôt d'autres enregistrements (chez Timpani ou Chandos), mais cet album apporte une plus-value artistique non négligeable au catalogue dans des conditions techniques optimales.

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