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Salut Gainsbourg !

Orchestre philharmonique de Liège

La fête de la musique ne se vit jamais à moitié dans la Cité ardente. Sur l'ensemble du week-end, les amateurs de toutes les musiques ont ainsi pu rassasier leur soif de découvertes, jouissant d'une offre riche d'une centaine de spectacles. L'Orchestre philharmonique de Liège avait évidemment été impliqué dans ces festivités et proposait cette année un concept sympathique orienté sur l'œuvre de . A l'image de la musique du grand Serge, nourrie du répertoire classique, ce concert faisait la part belle à la chanson avant de céder la place en deuxième partie de soirée aux œuvres ayant spécifiquement inspiré à Gainsbourg ses titres les plus célèbres.

Miam Monster Miam, alias n'est pas un inconnu à l'OPL. L'orchestre a en effet accompagné le chanteur sur son album Soleil Noir. Pour cette soirée, Miam s'était entouré du groupe Ecce Hommo spécialisé dans l'interprétation du répertoire de l'homme à la tête de chou. , guitariste talentueux et , contrebassiste jazz virtuose accompagnent avec une polyvalence forçant l'admiration les différents invités de Miam Monster Miam. Parmi ces reprises, nous retiendrons l'émouvant Baby Alone In Babylone interprété par le duo de guitaristes de Dan San ou encore Miam Monster Miam et sa compagne nous faisant revivre la Ballade de Melody Nelson. Erwan d'Atomique Deluxe reprend avec brio la pétillante Elaeudanla Teiteia tandis que complète le portrait de Gainsbourg avec un exemple du style Gainsbar. Eau et gaz à tous les étages convenait parfaitement à cet exercice auquel Duval s'est habilement prêté.

Miam Monster Miam est rejoint par les musiciens de l'orchestre après la pause et présente au public de courts extraits de chanson avant que l'orchestre n'interprète les œuvres classiques ayant nourri l'imaginaire de Gainsbourg. Parmi celles-ci : Sur un marché Persan d'. La pièce chante le langoureux thème repris dans My Lady Héroïne mais rappelle également son influence sur Jœ Dassin qui en a exploité un thème dans l'Amérique… Toute la chanson française se donne ainsi rendez-vous au cœur d'une œuvre suintant un exotisme excessif et dont on a préféré retenir la version Gainsbourg… Baby alone in Babylone fait appel à l'ultra-efficace mélodie du troisième mouvement de la symphonie n°3 de Brahms. Par un tempo allant, traverse ces pages avec une belle sobriété encore portée par l'excellente prestation du corniste solo. Ensuite, la chanson de Solveig issue de Peer Gynt de Grieg répond comme en écho à la voix de Jane Birkin susurrant sa Lost song. Le concert se termine enfin par le premier mouvement de la symphonie n°9 de Dvorak : le tube classique ultime pour l'excellent Initials B. B. de 1968. Haeck attaque cette partition dans un tempo fort pressé et cède trop souvent au spectaculaire en privilégiant la vitesse aux phrasés. C'est d'autant plus regrettable que le chef d'orchestre a déjà dirigé cette œuvre avec succès en compagnie de ces mêmes musiciens.

Cette réserve mise à part, saluons l'initiative originale et ludique de l'OPL et de Miam Monster Miam concluant de fort belle manière ces fêtes de la musique.

Crédits photographiques : © P. Schyns – Sofam

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