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Paris 1900

C'est sous le titre « Paris 1900 » que l'Orchestre de La Monnaie effectuait sa rentrée dans ses murs après une magnifique Symphonie n°6 de Mahler au Palais des Beaux-Arts. Ce beau programme de musique française offrait, par ailleurs, la très rare cantate l'Enfant prodigue de .

L'Orchestre de La Monnaie était, pour un soir, accompagné par le solide et expérimenté qui connaît bien l'orchestre bruxellois pour assurer la direction des finales des sessions chant du Concours Reine Elisabeth. Rompu à la musique française, le chef a pourtant du mal à tirer d'une certaine apathie les musiciens : la dentelle de Pelléas et Mélisande de Fauré reste très floue et l'accompagnement du Poème de l'Amour et de La Mer de Chausson reste trop en retrait. Nouvelle étoile de la Deutsche Grammophon, la jeune semble perdue dans la pièce de Chausson, peu à l'aise vocalement et stylistiquement.

C'est la seconde partie qui fit l'intérêt de ce concert. Certes, la cantate l'Enfant prodigue de Debussy souffre des exigences du Prix de Rome mais surtout d'un texte particulièrement « gnan-gnan ». Mais, le jeune Debussy fait preuve d'un talent mélodique et montre déjà des intuitions géniales dans l'orchestration. est à son affaire dans cette partition et cisèle la limpidité des interventions solistes et soigne les couleurs de l'orchestre ; il mène les forces bruxelloises avec énergie ce qui évite de trop s'attarder sur le texte…

est bien plus à son aise avec le côté naïf et céleste de ces airs qui servent à merveille son timbre que dans Chausson. Le vaillant est parfait de style et de diction et seul , est un peu en retrait malgré de plaisants moyens vocaux.

Crédit photographique : © DGG

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