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Festival Musica 2009 : Coup d’envoi à la Halle des Sports

C'est dans la Halle des sports de l'Université de Strasbourg reconvertie, pour l'occasion, en salle de concert que s'ouvrait l'édition 2009 de Musica : un lieu qui ancre plus radicalement le Festival dans la cité tout comme ces cinq orchestres d'harmonie locaux qui déambulèrent le lendemain dans les rues de Strasbourg pour converger sur la place de la Cathédrale et donner à entendre le vibrant Fresco de sous la conduite énergique de Pierre Hoppé. Une nouveauté également pour cette 27ème édition avec les «Portes ouvertes de la musique contemporaine». En relation avec les journées du patrimoine, la Cité de la Musique et de la danse inaugurait une «folle journée» strasbourgeoise de la musique (4 heures trente de concerts non stop) où le public venait s'immerger dans un bain sonore charriant un répertoire des plus divers – de Bach à Bedrossian – à raison de 20 concerts gratuits d'une demi heure.

Après le discours inaugural du président de Musica Rémy Pfimlin, c'est le SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg, sous la baguette de son chef titulaire , qui donnait le coup d'envoi avec un concert d'envergure dominé par la création italienne. Il débutait pourtant, et de manière un peu étrange, avec Three Illusions de l'Américain centenaire , un triptyque récent (2004) dont les subtilités rythmiques et l'écriture d'orchestre plutôt ciselée n'étaient guère en résonance avec la configurations des lieux.

Davantage conçue et pensée pour de grands espaces, la musique de réussit beaucoup mieux à habiter cette acoustique un rien ingrate. Rest (2003-2004) est un concerto pour violoncelle «empli du souvenir, de la présence même de Berio». modèle sa structure sur les cinq notes formées sur le nom de son maître. C'est du soliste – éblouissant dont le violoncelle était légèrement amplifié pour pallier les déficiences acoustiques – qu'émanent ces ondes porteuses que l'orchestre vient démultiplier avec une force énergétique et un déploiement de couleurs très séduisant.

Solo pour trombone et orchestre (2000) qui débutait la seconde partie est le dernier concerto écrit par . Comme chez Francesconi, le soliste est au centre du travail d'écriture, serti par un environnement orchestral d'un extrême raffinement sonore. La prestation inouïe du très jeune virtuose Frederic Belli, super soliste du SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg, exerça une véritable fascination, révélant la diversité infinie d'une palette sonore que Berio investigue d'un geste très inventif.

Le concert allait crescendo et molto ritmico avec Cobalt, Scarlet, two colors of down (Cobalt, écarlate, Deux couleurs de l'aube), la deuxième pièce orchestrale de Francesconi ; c'est une fresque éclatante et conduite de main de maître – saluons l'investissement de et de ses musiciens dans un aussi lourd programme – suscitée par «l'observation de la transformation lente de la lumière vue d'un hôtel à Oslo». Francesconi lance progressivement la machine orchestrale qui va fonctionner de manière répétitive sur des rythmes un rien galvaudés mais néanmoins vibrants qui, brassant la chaleur ambiante de la salle, assurèrent un final incandescent.

crédit photographique : © Marco Borggreve

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