Le jeune pianiste Guillaume Coppola a choisi dans son dernier enregistrement de présenter un programme consacré à Franz Liszt et sensé nous donner un aperçu des diverses facettes de sa personnalité. La Hongrie, Faust, la religion, tout y passe, même les aspects les plus sucrés de la production du maître. Inénarrable « Rêve d'amour », qu'on n'entend jamais sans que notre estomac se retourne devant tant de niaiserie…
L'interprétation est irréprochable, voire même fort appréciable par sa nouveauté dans quelques passages, par exemple le début des Funérailles, acide à souhait. Le reste, s'il ne surprend pas, est tout de même délectable : on retiendra entre autres la délicatesse de la troisième Consolation, ou encore la jouissance que nous offrent La Danza et la Rhapsodie hongroise n°2.
On en revient néanmoins toujours au même point, à savoir le manque d'originalité du programme. Pourquoi avoir choisi La Danza justement, plutôt qu'une transcription d'un mouvement de symphonie de Beethoven, beaucoup plus intéressante ? Guillaume Coppola nous explique dans le livret que c'est par nostalgie personnelle – pourquoi pas ! Le plaisir de l'interprète, c'est bien ; conjugué avec l'intérêt de l'auditeur, c'est mieux.