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Arabella Steinbacher & Andris Nelsons, un duo mal assorti

possède un son d'une beauté plastique peu commune avec un parfait dosage de chaleur et de rondeur. Dans le concerto de Beethoven, l'artiste fait briller les phrasés aidés par son Stradivarius «Booth» de 1716. Pourtant si l'on reste assez déçus par cette lecture de grand luxe, c'est à cause du chef . Présenté comme «le jeune chef le plus prometteur de la scène internationale» et recherché par tous les orchestres du moment, le musicien offre une lecture d'un classicisme rédhibitoire.

Certes, comme le dit l'adage «comparaison n'est pas raison», mais le commentateur reste sidéré par les écarts de tempi entre la lecture Jansen/Järvi et ce disque : près de quatre minutes rien que dans le premier mouvement ! C'est dire le train de sénateur pris par Nelsons ! L'orchestre de la radio de Cologne a beau sortir le grand jeu, la comparaison avec la tornade précédente tourne à l'avantage du disque Decca.

Fort heureusement, le concerto de Berg présente une alliance mieux assortie. La partition bénéficie encore de la beauté du son d' et de la sûreté de sa technique. Pourtant, là aussi, le côté grand luxe et confortable nous font préférer des expériences artistiques moins léchées techniquement et plus émouvantes du côté de l'orchestre comme Szeryng/Kubelik (DGG), Szigeti/Mitropoulos (Music&Arts), Zimmermann/Gelmetti (EMI) ou Ferras/Prêtre (EMI).

L'artiste est une violoniste majeure et une musicienne d'exception, mais on lui souhaite de trouver un compagnon de podium mieux assorti et inspiré.

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