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Intronisation de Philippe Jordan à l’Opéra National de Paris

Pour son intronisation à l'Opéra National de Paris, , nouveau directeur musical de l'institution, a décidé, tel Hannibal, de franchir les Alpes… par une œuvre qui puisse réunir la totalité des musiciens de l'orchestre de la maison.

Pour faire opposition, et prouver à son futur public son éclectisme musical, le chef avait choisi le tardif Concerto pour violon de . Choix judicieux, devant une salle comble dont ce devait pour une bonne partie être un premier contact avec la musique contemporaine. La direction de dans ce répertoire est précise et ne tombe jamais dans le piège de la sècheresse. Les superlatifs manquent pour qualifier , rayonnante dans cette œuvre. Le seul défaut viendrait finalement du lieu et de la disposition de l'orchestre sur la vaste scène de Bastille, les percussions mises en premier plan noyant trop souvent le discours musical.

La monumentale Symphonie Alpestre, pourtant peu jouée, connaît cette saison les faveurs des salles parisiennes (Gustavo Dudamel à Pleyel et Semyon Bychkov au TCE le mois dernier). Abondance de biens ne nuit pas, d'autant que s'est fait connaître in loco avec . L'affinité se confirme, par une lecture claire, débarrassée de tout pathos inutile. Toutefois, l'orchestre, plus habitué à la fosse qu'à la scène, reste en retrait. L'auditeur n'est pas submergé par un torrent de décibel lors des tutti, l'ensemble manque d'emphase et de majesté, et on peut regretter une certaine dureté d'attaque des trompettes. Laissons-donc le temps aux musiciens de s'habituer à leur nouveau directeur musical, et même de s'habituer à avoir un directeur musical.

Crédit photographique : Philippe Jordan © Johannes Ifkovits

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