- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Steven Osborne, nouvelle référence moderne des Préludes de Rachmaninov ?

Il est regrettable de ne pas avoir l'occasion en France d'écouter en récital , au regard des Préludes de qu'il nous propose aujourd'hui.

Le pianiste écossais fait pourtant une solide carrière en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Australie… et a la particularité d'interpréter à la fois le «grand répertoire», mais également des œuvres d'Alkan, Britten, Messiaen, Tippett ou Kapustin.

En hommage à Chopin, et dans un genre où s'illustrèrent bien sûr Jean-Sébastien Bach, mais aussi Mendelssohn, Scriabine, Debussy ou plus près de nous Chostakovitch, Rachmaninov écrit vingt-quatre préludes pour piano dont la composition s'étale entre 1892 (le célèbre op. 3 n°2) et 1910 (les treize préludes de l'op. 32). Le style d'écriture diffère également beaucoup selon les pièces, même si le climat reste souvent sombre et mélancolique.

On ne peut que louer l'aisance technique et le contrôle (parfois un peu trop d'ailleurs) de dans ces Préludes, notamment dans ceux particulièrement virtuoses, op. 23 n°2, 5, 7, 8, 9, op. 32 n° 1, 3, 6, 8, mais jamais au détriment de la musique. Par des tempos plutôt amples, un savant dosage dans l'emploi de la pédale, une variété de couleurs dans le touché, le pianiste fait bien ressortir les mélodies (en particulier l'op. 3 n°2, l'op. 23 n°4, 5, 6, l'op. 32 n°12) sans tomber dans la sentimentalité et le mauvais goût.

Comme souvent chez Hyperion, la qualité de la prise de son ne fait que renforcer l'enthousiasme suscité par ce disque.

Les versions intégrales de ces Préludes de Rachmaninov ne sont pas légions, on rangera donc cet enregistrement au côté des réussites laissées dans le passé par Moura Lympany (HMV, puis Decca, puis Erato), Alexis Weissenberg (RCA), Vladimir Ashkenazy (Decca) ou plus récemment par Boris Berezovsky (Mirare).

(Visited 394 times, 1 visits today)