- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Gloria pour Sara Mingardo !

Les enregistrements contenant les deux Gloria d', le célébrissime RV589 et le moins connu RV588, ne sont en fait pas si nombreux que cela, les éditeurs discographiques préférant généralement associer le premier des deux à des ouvrages du répertoire dits plus « populaires », comme par exemple le Magnificat de Bach ou encore le Dixit dominus de Haendel. On se réjouira donc de cet intelligent couplage, qui finalement s'imposait. L'amateur de musique vocale vivaldienne sera d'autant plus comblé que a pris le parti de faire démarrer le plus connu de ces deux Gloria par le joli motet Ostro picta, armata spina, encore moins connu du grand public, et utilisé ici en guise d'introduction au RV589, dont il se rattache par l'identité de totalité plus que par quelque critère d'ordre historique.

Alessandrini et le n'en sont d'ailleurs pas à leur première gravure de ce monument du répertoire vocal, et la nouvelle lecture montre encore plus de profondeur, de recueillement et de spiritualité que la première, réalisée en 1999 chez Opus 111.

La divine , soliste dans les deux versions, fait preuve également de cette sublime théâtralité contenue dont elle a le secret ainsi que d'une absolue maîtrise vocale. Ainsi, si les dix années qui séparent les deux versions de ce Gloria montrent donc l'évolution, en bien, de leurs interprètes principaux, on pourra en revanche regretter le choix d'Alessandrini de faire chanter les autres parties solistes, tout de même importantes et parfois d'une écriture vocale assez brillante, par les membres de son chœur. Si l'ensemble vocal qu'il utilise est dans l'ensemble excellent, les chanteurs qui le composent sont nettemment moins convaincants quand ils interviennent en solistes et cela, hélas, nuit gravement à la qualité générale de l'enregistrement. Certes, on peut se douter que Vivaldi, à qui il arrivait si souvent de composer pour des chanteurs non professionnels, ne disposait pas toujours des meilleures voix du moment, mais par rapport à d'autres versions actuellement sur le marché, dont la première réalisée par Alessandrini, le choix du maestro italien paraît quelque peu discutable.

Ces réserves étant émises, la cohérence du programme, ainsi que le plaisir qu'on peut avoir à entendre ces deux superbes ouvrages en continu, sont de solides arguments en faveur d'un CD dont on aurait bien tort de se passer.

(Visited 448 times, 1 visits today)