- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Programme hybride


Après le succès de la symphonie n°1 de Mahler, Exton propose une nouvelle galette consacrée au tandem composé de l'orchestre symphonique de Pittsburgh et du chef . De prime abord, on est assez désarçonné par le choix du programme qui associe Verdi et Strauss à une création du compositeur . Bien caractérisée et bien mise en place, l'ouverture de La force du destin pulse avec énergie, mais la démonstration est plus mécanique que dramatique. Rien d'illogique, les musiciens doivent se chauffer…

, qui n'a pas de lien avec le célèbre graphiste, fait partie de ses valeureux compositeurs américains, inconnus de l'autre côté de l'Atlantique. Produit de la Juilliard School of Music et élève de Roger Sessions, l'artiste occupe différentes fonctions et il assure la conduire de l'école de musique et du festival d'Aspen dans le Colorado. Son concerto pour clarinette ne révolutionnera pas l'histoire de la musique et ne fera pas de mal aux oreilles. L'auteur ne cache pas son admiration pour Samuel Barber et cette partition rend hommage à cette musique américaine réaliste à la fois songeuse, nostalgique et colorée. C'est de l'art d'un artisan amoureux de l'instrument et des nuances. Assez perdue dans le temps, cette œuvre rêveuse fait valoir ses climats délicatement teintés des nuits d'été. Principal soliste de l'orchestre de Pittsburgh, Michael Rusinek est au service de cette musique et sert, avec complicité, cette partition.

La pièce de résistance était naturellement la «Vie de Héros» de . Curieusement après avoir été rebattus par les orchestres à l'époque des grandes années du marché du disque classique, les poèmes symphoniques de ne sont plus des étendards des discographies des orchestres : Mahler, Chostakovitch et Bruckner ont remplacé les pièces démonstratives du compositeur allemand. Assez modéré dans Mahler, prend ici les évènements en main et impose une direction assez rapide qui favorise la narration sur le spectaculaire. L'orchestre répond avec précision, mais dans une image un peu mate. Une belle version moderne qui supplante largement les deux autres versions récentes : celles de Mariss Jansons à Amsterdam (RCO Live) et de Walter Weller à Bruxelles (Fuga Libera). Dans l'absolu, les références restent : Karajan (DGG et EMI), Haitink (Philips), Reiner (RCA), Solti (Decca).

(Visited 65 times, 1 visits today)