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Fritz Näf dans la grande nef …

Ce nouveau concert du Choeur de Radio-France, en formation réduite (une quarantaine de chanteurs) affichait complet. Un programme court (une heure), sans entracte, varié et intelligemment construit, un tarif unique modéré, dans un lieu magnifique, la grande nef du cloître des Bernardins, une recette qui semble bien fonctionner. Dans le cadre de cette série «Culture des sons, son des cultures», le Chœur était placé pour l'occasion sous la direction de , actuel directeur musical du Schweizer Kammerchor et des Basler Madrigalisten.

La soirée débutait par trois motets avec basse continue de , plus connu comme auteur d'opéras et de l'oratorio La Mort de Jésus. Ces motets (1721-1725) sont dans le style de l'époque, polyphonique, et contiennent des parties fuguées, le troisième ayant la particularité d'être écrit pour double chœur. C'est le cas également du Motet BWV 226 de (1729), plus développé, dans lequel les différents pupitres du Chœur de Radio-France se répondent bien, de manière homogène, mais la prononciation allemande est perfectible (les consonnes !).

La suite du programme mettait en regard des œuvres essentiellement de l'époque baroque qui ont été revisitées par des compositeurs contemporains.

Tout d'abord le célèbre anthem Hear my Prayer, o Lord de Purcell (1682), pour double chœur à huit voix, accompagné à l'orgue, dans lequel on suit l'entrecroisement des différentes lignes mélodiques, ponctuées par de subtiles dissonances. Le ne démérite pas même si on avoue préférer dans cette musique un effectif plus réduit. Sur le même texte (le Psaume 102), Sven-David Sandström revisite en 1986 la pièce de Purcell en la décomposant progressivement, obligeant les différentes voix à être parfaitement indépendantes.

Nouvelle confrontation, cette fois entre l'hymne grégorienne Veni Creator Spiritus (IXe siècle), entonnée par un baryton, puis reprise par les hommes, puis les femmes, puis tous ensemble, et son traitement par pour double chœur à capella (1984). Interviennent en solistes certains membres du chœur qui reprennent l'hymne, les voix s'entremêlant avec celles du tutti dans une grande complexité chromatique.

Dernière pièce au programme de ce concert, le choral Komm süsser Tod de Bach devenant Immortal Bach (1988) dans la paraphrase de Knut Nystedt. Pour l'occasion, le est réparti en cinq groupes dispersés dans le cloître, chaque groupe chantant le même thème mais dans des tempos différents, en tenant la dernière note, créant ainsi une atmosphère envoûtante et même planante.

Crédit photographique : © DR

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