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Claudio Abbado et Rachel Harnisch, un binôme habité

Troisième et dernier volume de ce survol malheureusement incomplet des œuvres de que enregistre à la tête de «son» orchestre baroque. Techniquement le meilleur des trois albums, la prise de son de ce dernier volet est de loin supérieure à celle des deux précédents volumes. La balance entre les solistes et les pupitres de l'orchestre est enfin parfaitement dosée.

Le Confetidor tibi, Domine permet de découvrir Rosa Bove, une jeune contralto dont l'énergie et la puissance vocale est très impressionnante. Quel aplomb, quelle sincérité dans son engagement. Son Sanctum et terribile momen eius est d'une bouleversante humanité. Une voix nouvelle à suivre !

Dans la très belle cantate profane Chi non ode e chi non vede on retrouve une magnifique. Très à l'aise dans l'expression du poème amoureux, elle laisse ses aigus éclatants s'envoler vers les nimbes éthérées d'une écriture musicale raffinée. Reste un tout petit regret. Alors que tout est admirablement chanté, l'ultime note de l'air est court, absent des harmoniques dont le chant de la soprano n'est jamais avare. Mais, devant l'altitude stratosphérique de cette dernière note, difficile d'en exiger une totale harmonie.

Le Dixit Dominum est l'œuvre musicalement la plus complexe de l'album par le traitement des voix, du chœur et de l'orchestre. Une œuvre dont l'écriture musicale est certainement aussi intéressante que celle de son fameux Stabat Mater. Là encore, s'avère excellente dans son investissement spirituel qui, grâce à la limpidité de sa voix, porte le texte au-delà de la simple exposition des mots. Habitée par l'esprit sacré de ces pages, elle apporte une dimension spirituelle d'une grande force qui semble pénétrer les autres protagonistes et les porter aux frontières de leur art.

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