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Pittsburgh Symphony Orchestra, le sixième Big Five

Les Big Five sont, selon les critiques musicaux américains des années 60, les orchestres de New York, Boston, Chicago, Philadelphie et Cleveland. Qui pourrait être le sixième ? L'Orchestre Symphonique de Pittsburgh pourrait se confirmer à cette place…

Pour sa tournée européenne (du 15 au 29 mai), Manfred Honeck, directeur musical de cet orchestre depuis 2008, n'amène pas moins qu' dans le Concerto de . Brushing parfait, maquillage subtil, engoncée dans sa robe-fourreau noire, la célèbre violoniste termine quarante minutes plus tard sous un tonnerre d'applaudissements. Le brushing et le maquillage n'ont pas bougé. Un véritable one-woman-show à l'américaine, irréprochable, dans une interprétation rassemblant toutes les données habituelles du romantisme : son généreux, rubato excessif – mais pas trop, engagement physique total. L'orchestre, au grand complet, ne la couvre jamais. Du très grand art, terminé par une habituelle Sarabande de la Partita n°2 de Bach, qui alterne retenue pudique et épanchements romantiques. se paye même le luxe de faire lever à deux reprises l'orchestre.

Contrairement aux habitudes, le public n'est pas parti après la prestation de la « star ». Bien lui en a pris. Alternant la Symphonie n°1 de Mahler et la n°5 de dans cette tournée européenne, c'est cette seconde œuvre que a réservé pour Paris, quelques mois après les lectures faites par Daniele Gatti et le National et Franz Welser-Möst et l'Orchestre de Cleveland. Abondance de biens ne nuit pas, la lecture par de cette « réponse d'un artiste soviétique à de justes critiques » vaut le déplacement, d'autant que la concurrence symphonique, avec la Staatkapelle de Dresde le même soir au TCE, était rude. Après un très classique premier mouvement, qui confirme l'excellence du , et ses troupes se déchaînent, avec un Scherzo sardonique à souhait, un Adagio quasiment mahlérien, et un finale angoissant a possible, dans un tempo inhabituellement lent, le rendant encore plus lourd et oppressant. Triomphe délirant du public, gratifié de trois bis : un très contrasté et contrastant Matin (extrait de Peer Gynt) de Grieg, le Galop issu de Mascarade d'Aram Khatchatourian et une Danse hongroise n°5 prise dans un tempo délirant. Le , sixième des Big Five !

Crédit photographique : Manfred Honeck © Dietmar Stiplousek

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