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Berlioz par Janowski, les bonnes leçons du professeur !

Les affinités de avec la musique française sont évidentes et dès ses années auprès du Philharmonique de Radio-France, le chef avait gravé des pièces de D'Indy, Schmitt, Roussel et Messiaen. Solides disques, même si l'on peut toujours trouver plus pertinent ailleurs.

Avec l'orchestre de Pittsburgh, dont il est l'un des chefs associés, le musicien s'attaque à l'un des piliers du répertoire français : la Fantastique. Dans une discographie archi-pléthorique, on ne s'attendait pas à un tel résultat de la part du chef et de l'orchestre !

La vision de Janowski est plus intellectuelle que sensorielle, et le chef évide déjà les écueils de la romantisation à outrance et de la peinture de séquences en aquarelles qui plombent la majorité des Fantastiques enregistrées ! La volonté de chef est de faire parler les lignes et les contrastes, mais avec une énergie qui va de l'avant et qui met en valeur la science harmonique révolutionnaire de Berlioz. On peut même dire que le chef réussit là ou le récent disque de Salonen (Signum) s'arrêtait à mi-chemin car le chef tient le discours dans sa globalité et évite de mettre des coups sur la machine à décibels ! Certes, l'esprit de Berlioz, ses parfums et sa sensibilité exacerbée, restent l'apanage des Munch (RCA et EMI), Martinon (EMI), Paray (Mercury), mais dans une optique « texte au scanner », offre l'une des meilleures lectures contemporaines. Seul Michael Tilson-Thomas (RCA) apporte une alternative moderne à cette interprétation. Capté en concert, le , est admirable de concentration et de précision.

La rare ouverture du Roi Lear, est un complément intelligent et tout aussi bien mené par le chef et ses troupes. Avec ses belles symphonies de Bruckner à la tête de ses musiciens de la Suisse romande et ces galettes étasuniennes, est l'un des chefs les plus captivants du moment.

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