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Mahler à grande vitesse avec Neeme Järvi

Voilà un nouvel épisode dans le retour discographique de au cœur de l'actualité discographique avec cette symphonie n°7 de Mahler !

En matière de Mahler, , n'est pas un débutant. On lui doit une intégrale, enregistrée pour Chandos, lors de ses années auprès de l'Orchestre royal d'Ecosse, au début des années 1990. A l'exception d'une symphonie n°8, cette somme n'a jamais figurée au sommet de la discographie.

Le choix de cette seule symphonie n°7 est curieux tant cette partition n'est quasiment jamais enregistrée en dehors des intégrales et même des mahlériens chevronnés et multirécidivistes ne s'y sont gères aventurés au-delà de leurs intégrales tant il est difficile de cerner les climats ombrageux de cette pièce. Par ailleurs, c'est souvent un point faible des intégrales : Rattle (EMI), Abbado (dans sa version CD avec l'orchestre de Chicago), Zinman (RCA) s'y sont égarés !

Comme la symphonie n°5 de Bruckner enregistrée en amont de cette galette, le chef ne fait pas dans la demie-mesure et fonce comme un damné de la terre ! Il boucle les cinq mouvements de la symphonie en 70 minutes et 10 secondes, ce qui doit être une sorte de record absolu. Le chef coiffe même, sur le poteau, un mahlérien vif et nerveux comme Sir Georg Solti ! Donc, le creusement du texte musical, à la recherche des braises et des souffrances de cette partition énigmatique, façon Klemperer (EMI) ou de la logique instrumentale d'un Boulez (DGG) ou Sinopoli (DGG) ne sont pas le fort du chef qui semble intéressé par la seule performance technique instrumentale.

L' tient le choc. Même si la formation est plus brute de fonderie et mate que le Concertgebouw d'Amsterdam, sa tenue instrumentale reste un bel exploit au regard du traitement lapidaire imposé par son chef. La prise de son, très riche en dynamiques, rend service à la vision de .

En matière de carte de visite, ce disque remplit sa mission : un orchestre qui tient la route fermement devant un chef qui fait exploser les tempi. Mais, la vérité du langage mahlérien est ailleurs chez Bernstein (DGG), Sinopoli (DGG), Abbado (à Lucerne en DVD pour Euroarts), Klemperer (EMI), Solti (Decca), Neumann (Berlin Classics), Haitink (Philips), Kondrashin (Melodiya), Tennstedt (EMI), Svetlanov (Warner) ou encore Scherchen (MCA).

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