- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Requiem de Verdi, sous le signe du théâtre

Avant de le donner à deux reprises au Musikverein de Vienne, l' et son directeur musical proposaient le Requiem de au public parisien. L'œuvre est un hommage à Rossini, mort en 1868 (le Libera me date de cette époque) et à l'écrivain Alessandro Manzoni (1785-1873), deux figures qu'admirait particulièrement Verdi. Créé avec succès sous la direction du compositeur à l'église San Marco de Milan le 22 mai 1874, ce chef d'œuvre du répertoire sacré regarde vers l'opéra (comment pourrait-il en être autrement venant de Verdi ?) et nécessite un effectif pléthorique qui occupe ici toute la scène du Châtelet.

et les forces de Radio France en donnent une belle version, dans un tempo relativement amble, sous le signe du théâtre. La variété des climats qui traversent l'œuvre est bien rendue, du pianissimo du début de l'œuvre au dramatisme et déchaînement sonore du Dies irae (la grosse-caisse !), entre sérénité, effroi, solennité et imploration. Malgré quelques approximations dans le pupitre des vents (bassons, trompettes…), des déséquilibres occasionnels entre l'orchestre et les voix, le National se montre sous un fort bon jour.

Le Chœur de Radio France mérite également des éloges, se révélant particulièrement éloquent de bout en bout, mais aussi souple et virtuose dans la double fugue du Sanctus ou la fugue du Libera me. Le plateau de solistes réunis, sans «stars», est très solide (voix, expression), que ce soit dans les solos ou les ensembles. C'est le cas notamment des quatre chanteurs dans le Kyrie, d', glaçante dans le Liber scriptus, de , (remplaçant de luxe de , le ténor initialement annoncé), confondant d'aisance dans Ingemisco, la palme revenant à la soprano , impressionnante mais également touchante dans le fameux Libera me qui conclut l'œuvre.

Crédit photographique : © Silvia Lelli

(Visited 193 times, 1 visits today)