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Jean-Efflam Bavouzet face à Debussy et Ravel

Intégraliste émérite et adulé des œuvres pianistiques de Debussy (Chandos) et Ravel (MDG), se devait de clore ce parcours avec les partitions concertantes de ces deux auteurs.

La Fantaisie de Debussy, n'a jamais dépassé le stade de rareté au programme des concerts et des disques. Il faut dire que la relation tumultueuse de Debussy avec sa partition ne fit que légitimer les réserves vis à vis de cette pièce jugée secondaire et peu caractéristique du style de son compositeur. Bavouzet trouve le ton stylistique juste avec des échos de Fauré et des touches du Debussy impressionniste. Sa large palette de couleurs fait briller cette pièce d'un soleil printanier et enthousiasmant. Il est accompagné par un tout aussi séduisant sous la baguette de . Cette nouvelle lecture se hisse au niveau du disque de François-René Duchable et (EMI).

Dans les deux concertos de Ravel, la concurrence discographique est plus rude. Soliste et chef cherchent à associer la rigueur de la construction et un certain type de toucher français à la fois coloré mais anti-spectaculaire (comprendre à la manière d'un Jacques Février ou d'un Robert Casadesus). Si la partie soliste est une grande réussite, l'impact de ce disque réside dans l'adéquation parfaite avec le chef et l'orchestre. Dans la notice de présentation, le pianiste explique que lui et ont étudié avec le même maître : le pianiste Pierre Sancan. Dès lors, ils partagent une vision identique du style ravélien : les phrasés, les dynamiques et les nuances du piano et de l'orchestre s'imbriquent avec un rare sens du naturel et de l'évidence. Bien évidemment, il existe d'autres possibilités interprétatives dans ces deux œuvres, avec des touchers plus fauvistes, plus technicolors ou pyrotechniques (façon Argerich ou Michelangeli), mais si l'on cherche un certain style français ou son français avec des ramifications contemporaines, ce disque est une référence comme le sont ceux de Samson François avec André Cluytens ou de François-René Duchable avec Miche Plasson (EMI).

En complément, le soliste offre une sélection de courtes pièces de qu'il avait découvert à l'occasion de la préparation d'un concert parisien. Ce petit quart d'heure de musique complète idéalement les partitions de Ravel et Debussy avec un particularisme à la fois français dans le sens de la narration et de l'évocation mais moins volontairement coloriste ou suggestif que peuvent l'être les deux grands.

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