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Artaxerxes de Thomas Arne, rareté venue d’outre-Manche

est resté dans l'Histoire pour la chanson patriotique «Rule, Britannia !», tirée de son masque Alfred, moins pour le reste de sa musique qui comprend pourtant des œuvres qui furent populaires en leur temps, telles Love in a Village ou l'operia seria qui nous intéresse ici, Artaxerxes (1762).

À l'occasion du 300e anniversaire de la naissance du compositeur britannique, le Royal Opera House a programmé l'œuvre avec la Classical Opera Company et une jeune distribution placée sous la direction de . Gravé dans la foulée en studio, l'opéra repose sur l'adaptation anglaise par Arne lui-même d'un livret de Métastase, qui a aussi été mis en musique par Hasse, Gluck, Graun, Galuppi, Jommelli ou Jean-Chrétien Bach… Artaxerxes a déjà fait l'objet d'un enregistrement en CD par (Hyperion) et contient une page célèbre, l'air virtuose «The Soldier, tir'd of war's alarms », popularisé par et . Pour cette production, le chef a réalisé les récitatifs, et le chœur final a été complété par Duncan Druce. L'histoire, assez compliquée, met principalement en scène les enfants de Xerxes, roi de Perse, Artaxerxes (contre-ténor) et sa sœur Mandane (soprano), respectivement amoureux de Semira (soprano) et d'Arbaces (interprété par une mezzo-soprano), les enfants d'Artabanes (ténor), commandant de la garde royale. Ce dernier assassine le roi et fait porter le chapeau sur son fils Arbaces. Après différentes péripéties, tout est bien qui finit bien, le vrai coupable avoue et les couples se retrouvent.

À cheval sur la période baroque et classique, l'œuvre, dans la veine haendélienne, se caractérise par un grand nombre d'airs (vingt-six), et peu d'ensembles, ainsi qu'une richesse de l'orchestration, notamment les parties de vents. C'est une musique plaisante, efficace, variée, qui allie un charme mélodique certain et des airs de grande virtuosité. La distribution anglo-saxonne est homogène, mais on retient plus particulièrement la Mandane d', l'Arbaces de Caitlin Hulcup, et surtout la fraîcheur de la voix de dans le rôle de Semira («If the river's swelling waves » au deuxième acte !). La formation orchestrale sonne bien et participe à l'intérêt de ce disque original à défaut d'être indispensable.

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